Le Portugal est la 1ère destination européenne pour la retraite

De la lumière dorée de l’Algarve aux ruelles pavées d’Óbidos, en passant par les azulejos de Porto et les marchés de Lisbonne, le Portugal séduit. Ce petit pays, niché au sud-ouest de l’Europe, attire chaque année un nombre croissant de retraités venus du monde entier. Selon le classement 2025 de l’Annual Global Retirement Index ¹ publié par International Living, le Portugal se hisse au 1er rang européen des meilleures destinations pour passer sa retraite, et à la deuxième place au niveau mondial, juste derrière le Panama. Une reconnaissance méritée, fruit d’une combinaison rare entre accessibilité financière, qualité de vie, climat tempéré, sécurité et richesse culturelle. Ce reportage vous emmène à la découverte de cette destination privilégiée, vue à travers le prisme de ceux qui y vivent, s’y installent ou s’y projettent.

Un coût de la vie abordable, des dépenses maîtrisées

Le premier argument avancé par les retraités interrogés reste le budget. Avec une retraite modeste, il est encore possible de vivre confortablement au Portugal. Hors Lisbonne, Porto et l’Algarve, les loyers mensuels se situent souvent entre 500 et 800 € pour un appartement bien situé. À Tavira, un couple ayant acheté son logement vit avec 1400 € par mois, tandis qu’à Óbidos, ils dépensent environ 2500 € en dînant fréquemment au restaurant. Les dépenses mensuelles moyennes varient de 2500 à 3000 €, incluant loyer, nourriture, transports, santé et loisirs.

Les services du quotidien restent très abordables : l’électricité, l’eau et le gaz totalisent en moyenne entre 80 et 150 € par mois. Un forfait Internet avec deux téléphones mobiles revient à environ 65 €. L’alimentation coûte environ 400 € pour deux, incluant les produits d’hygiène et d’entretien. Les assurances santé privées, pour deux personnes, avoisinent 550 €. Louer une voiture est courant mais coûteux en carburant : 1,80 € le litre. Pourtant, nombreux sont ceux qui trouvent que la liberté de mouvement justifie ce surcoût.

Un système de santé performant et rassurant

La santé est l’une des préoccupations majeures lorsqu’on envisage une retraite à l’étranger. Le Portugal rassure de ce point de vue, grâce à un double système : un secteur public accessible et un secteur privé efficace, souvent mieux adapté aux attentes des expatriés. Ce binôme permet aux retraités français de bénéficier d’une prise en charge complète, tout en optimisant leur qualité de vie.

Le système public portugais, le Serviço Nacional de Saúde (SNS ²), couvre l’essentiel des soins courants et hospitaliers. Il est reconnu pour son efficacité en matière d’urgences et de maladies chroniques. Toutefois, les délais d’attente peuvent parfois être longs, notamment pour les consultations spécialisées. C’est là que le secteur privé prend le relais, en proposant des délais rapides, des médecins anglophones (voire francophones dans certaines cliniques), et des prestations de qualité. Une consultation privée coûte à partir de 16 €, et l’assurance privée couvre en général jusqu’à 80 % des frais.

Un accès facilité pour les retraités français

Les retraités français du secteur privé conservent leur affiliation à la Sécurité sociale française, même après avoir obtenu le statut de résident non-habituel au Portugal. Ils peuvent ainsi transférer leurs droits vers le Portugal grâce au formulaire S1 (ancien E121) obtenu auprès de leur caisse de retraite. Ce document leur permet de s’enregistrer au SNS, sans cotisation supplémentaire, et de bénéficier d’un suivi dans le système public portugais tout en conservant leurs droits français.

Une carte d’usager leur est ensuite délivrée (le cartão do utente), et un médecin de famille leur est attribué. Il est important de noter que, contrairement au système français, le choix du médecin n’est pas libre dans le public : il dépend du centre de santé local.

Moins de cotisations, plus d’options

Même si les anciens avantages fiscaux du statut RNH n’ont plus lieu d’être, les retraités ne sont plus soumis à certaines cotisations sociales françaises : CSG, CRDS ou CASA ne sont plus prélevées sur leur retraite. Ils ne sont pas non plus obligés d’adhérer à la Caisse des Français à l’Étranger (CFE) ³, sauf cas spécifiques comme les affections de longue durée (ALD).

En pratique, la plupart des retraités français vivant au Portugal combinent les deux systèmes : le SNS pour les soins courants et le privé (via une assurance complémentaire locale ou internationale) pour plus de confort. Cette complémentarité entre systèmes public et privé permet de bénéficier d’un suivi fluide, personnalisé et sécurisé — à un coût global souvent inférieur à celui d’un parcours de soins comparable en France, en particulier dans le privé.

Lisbonne, Porto, Algarve : trois visages d’une retraite active

À Lisbonne, le mode de vie reste urbain et dynamique. Les retraités apprécient ses infrastructures culturelles, ses musées, ses transports publics efficaces et ses cafés animés. À Porto, l’ambiance est plus mélancolique, artistique, mais tout aussi accueillante. En Algarve, la douceur du climat toute l’année, la mer et les parcours de golf séduisent les amateurs de plein air. Ces régions concentrent l’essentiel des communautés d’expatriés, avec des réseaux de solidarité, des activités en anglais, parfois en français, et des soins adaptés.

Mais le Portugal ne se limite pas à ces trois zones. La côte d’argent (au nord de Lisbonne, entre Nazaré et Aveiro) , les vallées du Douro ou encore l’Alentejo attirent ceux qui recherchent davantage de tranquillité, des paysages ruraux et des prix encore plus doux. On peut ainsi louer une maison avec jardin à Viseu ou Castelo Branco pour moins de 500€ par mois, et vivre dans un cadre paisible et sûr.

Formalités, visas et fiscalité : ce qu’il faut savoir

Les citoyens français, comme tous les ressortissants de l’Union européenne, n’ont pas besoin de visa pour vivre au Portugal. Une simple déclaration de résidence auprès de la mairie suffit pour obtenir un certificat de résidence. En revanche, pour les retraités issus de pays hors Schengen, le visa D7 est généralement requis : il s’adresse aux personnes disposant de revenus passifs (pensions, loyers, dividendes…). Après cinq années de résidence légale, il est possible de demander la nationalité portugaise. Néanmoins, certains préfèrent conserver leur statut de résident pour des raisons fiscales, car, par exemple, certaines pensions publiques étrangères peuvent être imposées différemment selon que l’on est citoyen ou résident. Il est donc vivement recommandé de consulter un conseiller fiscal spécialisé avant de s’engager.

Une qualité de vie fondée sur la simplicité et la chaleur humaine

Le Portugal attire aussi pour ce que l’on ne peut chiffrer : le temps retrouvé, la sérénité des rues, la politesse des gens, le lien avec la nature. Le pays est considéré comme l’un des plus sûrs d’Europe. Les crimes violents y sont rares. Les retraités témoignent régulièrement de la convivialité des habitants, de leur patience face aux barrières linguistiques et de l’accueil réservé aux étrangers, même en dehors des zones touristiques.

Ajoutons à cela le climat méditerranéen : doux et lumineux au sud, plus tempéré au nord. Les hivers sont courts, les étés secs, et la proximité de l’océan rend l’air respirable, même en août. Cette météo clémente encourage les promenades, les randonnées, les marchés en plein air. Elle participe d’une forme de bien-être global.

Des loisirs accessibles et un art de vivre ancré dans les plaisirs simples

Retraite au Portugal ne rime pas avec ennui. Le pays invite à la découverte : villages médiévaux, sites classés, sentiers côtiers, festivals, foires locales. Il suffit d’un train régional pour rejoindre des villes comme Coimbra, Tomar ou Évora. Les amoureux du vin trouveront leur bonheur dans la vallée du Douro ou autour de Setúbal. Les gastronomes seront comblés par les fruits de mer, les plats rustiques et les pâtisseries.

Les villes proposent de nombreux loisirs à prix modérés : concerts, cinémas, expositions, clubs de lecture, activités associatives. Les municipalités organisent souvent des cours de portugais pour les nouveaux arrivants. Quant aux passionnés de sport, les clubs de golf, les piscines municipales et les sentiers de marche sont largement accessibles.

1ère destination pour les retraités, ce n’est pas un hasard

Si le Portugal attire autant de retraités, ce n’est pas un hasard. C’est parce qu’il offre un équilibre unique entre sécurité, convivialité, coût de la vie, infrastructures médicales et richesse culturelle. C’est aussi parce qu’il reste un pays profondément humain, à échelle modeste, où l’on peut encore ralentir, choisir sa vie, cultiver ses passions et tisser des liens. De Lisbonne à Faro, de Braga à Tavira, de la mer aux collines, le Portugal n’est pas seulement un refuge pour les années paisibles : il est devenu un art de vivre pour ceux qui ont décidé de savourer leur retraite.