La vulnérabilité du Portugal face aux tremblements de terre refait surface après le récent séisme de magnitude 4,7 ressenti à Lisbonne, en Alentejo et en Algarve. Cet événement rappelle une réalité préoccupante : seuls 19 % des logements du pays sont assurés contre les séismes, selon les dernières données de l’Associação Portuguesa de Seguradores (APS) 1.
Un pays exposé mais peu assuré
D’après l’APS, environ 53 % des habitations portugaises disposent d’une assurance habitation, mais la majorité d’entre elles (34 %) ne couvrent que les incendies ou les risques multirisques classiques, laissant les propriétaires sans protection en cas de catastrophe sismique.
Dans un pays situé sur une zone tectonique active, cette situation inquiète les experts. L’histoire rappelle que le Portugal a déjà été frappé par des séismes dévastateurs, notamment celui de 1755, qui a détruit une grande partie de Lisbonne et causé des milliers de morts. Bien que le tremblement de terre du 17 février 2025 n’ait pas provoqué de dégâts majeurs, il met en évidence la nécessité d’une meilleure préparation face à ces risques naturels.
Un risque réel et inévitable
Dans un communiqué officiel, l’APS insiste sur le fait que la menace sismique ne relève pas d’une simple incertitude, mais bien d’un risque inévitable, dont seule la date d’occurrence est inconnue.
« Nous ne sommes pas face à une hypothèse improbable, mais bien devant un risque réel, dont la seule variable est le moment où il se produira », souligne l’association.
Ce constat appelle à une prise de conscience collective, car l’absence de couverture adéquate pourrait avoir des conséquences économiques désastreuses en cas de séisme majeur.
Vers une assurance sismique obligatoire ?
Face à cette situation préoccupante, l’APS plaide depuis plusieurs années pour la mise en place d’un système structuré de protection contre les séismes, similaire à ceux existant en Espagne ou en France, où l’assurance sismique est obligatoire ou fortement encouragée.
Cependant, aucune avancée concrète n’a encore été réalisée. En attendant une éventuelle réforme, l’association recommande vivement aux citoyens d’évaluer leurs assurances actuelles et d’opter pour une couverture incluant les séismes.
« Disposer d’une assurance adaptée peut faire toute la différence dans de telles circonstances », rappelle l’APS.
Pourquoi souscrire une assurance contre les séismes ?
Les tremblements de terre peuvent provoquer des dégâts matériels considérables, allant de fissures structurelles à l’effondrement total d’un bâtiment. Sans assurance spécifique, les propriétaires doivent assumer seuls les coûts de reconstruction, ce qui peut entraîner des pertes financières énormes.
Une assurance sismique couvre généralement :
- Les dommages structurels causés aux bâtiments
- La réparation ou le remplacement des biens endommagés
- Les frais de relogement temporaire en cas d’habitation inhabitable
- Les travaux de renforcement et de mise aux normes après un séisme
Une prise de conscience nécessaire
Le tremblement de terre de Lisbonne, Alentejo et Algarve a été un rappel brutal que le Portugal reste exposé à ces catastrophes naturelles. L’absence de couverture adéquate pourrait aggraver l’impact d’un séisme majeur, mettant en péril non seulement les propriétaires individuels, mais aussi l’économie nationale.
À l’heure où les risques climatiques et naturels sont de plus en plus pris en compte dans les politiques d’assurance, le débat autour d’une réglementation obligatoire pour les risques sismiques au Portugal semble plus pertinent que jamais.