Se garer au Portugal : conseils, zones, astuces et pièges à éviter

se garer au portugal

Stationner sa voiture au Portugal, et plus particulièrement à Lisbonne ou Porto, peut relever du casse-tête pour les visiteurs non avertis. Entre les zones payantes gérées par EMEL, les quartiers résidentiels interdits, les arrumadores (placiers plus ou moins officiels) et les risques de fourrière, mieux vaut bien se renseigner avant de laisser son véhicule. Pourtant, avec un peu d’anticipation, il est tout à fait possible de se garer sans stress, voire gratuitement dans certaines zones stratégiques. Ce guide complet vous permettra de profiter de votre séjour portugais en toute sérénité, sans mauvaise surprise ni amende salée.

Comprendre les zones de stationnement au Portugal

emel

Dans les grandes villes comme Lisbonne ou Porto, le stationnement dans la rue est encadré par un système de zones payantes, clairement signalées et gérées par des sociétés municipales comme EMEL 1 à Lisbonne. Le territoire est découpé en trois types de zones, selon leur proximité au centre historique et leur attractivité :

  • La zone verte est la plus périphérique et la moins chère. Elle permet un stationnement jusqu’à 4 heures, avec des tarifs allant de 0,25 € à 3,80 € selon la durée.
  • La zone jaune couvre les rues secondaires du centre-ville. Le tarif est plus élevé (jusqu’à 4,60 € pour 4h), mais vous pouvez reprendre un ticket une fois la durée expirée.
  • La zone rouge, enfin, correspond aux quartiers les plus touristiques (Chiado, Baixa, Avenida da Liberdade …). Le stationnement y est limité à 2 heures, avec des prix pouvant atteindre 4,80 € pour cette courte durée.

Les voitures électriques sont exonérées de frais de stationnement sur voirie à condition d’obtenir un badge spécial auprès d’EMEL (coût : 12 € pour 12 mois).

  • Réserver un parking privé à l’avance via application.
  • Mettez toujours un ticket d’horodateur, même pour une courte durée (0,60 € minimum).
  • Vérifiez les panneaux, même en zone gratuite : certains emplacements sont réservés aux résidents, taxis, polices ou services publics.
  • Privilégiez les hôtels avec garage si vous logez dans le centre.
  • Évitez de circuler en voiture dans le centre historique : rues étroites, nombreux sens uniques, embouteillages fréquents.

Les parkings publics : solution de confort et de sécurité

Lorsque l’on visite une ville portugaise comme Lisbonne, Porto ou même Coimbra, laisser son véhicule dans un parking public surveillé est souvent la solution la plus simple et la plus sûre. Cela permet de profiter de son séjour à pied ou en transports sans se soucier du stationnement ou des risques de contravention. Contrairement au stationnement sur voirie, les parkings couverts ne sont pas limités dans le temps et disposent souvent de vidéosurveillance.

Parking Luís de Camões

Lisbonne compte plusieurs dizaines de parkings publics gérés soit par EMEL, soit par des entreprises privées. Ils sont disséminés dans toute la ville, des quartiers périphériques jusqu’au centre historique. Voici quelques exemples qui illustrent bien la diversité de l’offre :

  • Parking Marechal Humberto Delgado (Sete Rios) : situé près du zoo et de la station de métro, il offre un excellent compromis prix/accessibilité. Tarif raisonnable (5,30 € max le week-end) et bonne desserte en transports.
  • Parking Luís de Camões (Chiado) : en plein cœur du centre touristique, il est pratique mais coûteux (jusqu’à 40 € par jour). À réserver si vous logez dans le quartier ou pour une courte escale.
  • Parking de Belém (près du Palais national) : proche des monuments, c’est une option stratégique pour visiter la Tour de Belém et le monastère des Hiéronymites.
  • Parking do Mercado da Ribeira (Cais do Sodré) : bien situé pour rejoindre à pied le Time Out Market ou embarquer pour une croisière sur le Tage.

Pour les voyageurs organisés, il est vivement recommandé d’utiliser des plateformes de réservation comme Parclick, EasyPark ou ELIT Parking, qui permettent non seulement de garantir une place, mais aussi de comparer les prix, de voir les horaires d’ouverture et même de payer à l’avance. Cela évite les mauvaises surprises en cas de forte affluence ou de manifestation locale.

Enfin, si vous arrivez en ville depuis l’aéroport ou une autoroute, pensez aux parkings-relais (parque dissuasor) en périphérie. Moins chers, ils permettent de rejoindre facilement le centre-ville en métro ou en bus, tout en évitant le stress de la circulation dense du centre.

Stationnement gratuit : encore possible au Portugal ?

parking gratuit

Face à l’urbanisation croissante, aux plans de mobilité durable et à la pression foncière, trouver un stationnement gratuit dans les grandes villes portugaises devient de plus en plus difficile. À Lisbonne, Porto ou Faro, la majorité des zones proches du centre sont désormais payantes ou réservées aux résidents. Cependant, dans certains quartiers périphériques ou résidentiels, et à certains horaires, il reste possible de se garer sans frais — à condition d’être matinal, attentif et bien informé.

Le week-end, le soir ou tôt le matin, de nombreuses rues deviennent gratuites temporairement. De même, certaines zones échappent encore aux horodateurs, bien qu’elles soient rapidement occupées par les habitués. Dans les petites villes et les villages, en dehors des centres historiques, le stationnement gratuit reste la norme.

Cas de Lisbonne : zones où se garer gratuitement

À Lisbonne, plusieurs quartiers offrent encore des opportunités de stationnement gratuit, principalement à l’écart du centre ou dans des zones résidentielles non encore couvertes par EMEL :

  • Près du Cemitério dos Prazeres : des rues calmes sans parcmètre à proximité directe du tramway 28.
  • Belém (zones hautes) : autour du Palácio da Ajuda, les places restent gratuites hors secteur touristique immédiat.
  • Benfica : hors jours de match au stade, beaucoup de rues près de l’avenue Estrada da Benfica permettent de stationner librement.
  • Penha de França : autour de l’avenue General Roçadas et du cimetière Alto de São João, on trouve encore des zones sans parcmètre.
  • Alcântara : surtout en montant vers l’Instituto Superior de Agronomia, loin de la zone Lx Factory.

Attention, ces places sont vite prises d’assaut, surtout entre 8h30 et 10h, lorsque les résidents partent travailler. Arriver tôt est indispensable. Et quoi qu’il arrive, il faut toujours vérifier les panneaux : l’absence d’horodateur ne garantit pas que la place soit réellement libre ou autorisée.

Enfin, gardez en tête que le stationnement gratuit à Lisbonne est souvent synonyme de distance : vous devrez probablement marcher ou prendre un transport public pour rejoindre le centre. Mais c’est souvent le prix de la tranquillité.

Les arrumadores : aide utile ou source de tension ?

arrumador de carros

Les arrumadores, ou placiers informels, sont une réalité familière des villes portugaises. Ils s’installent souvent aux abords des parkings publics, terrains vagues ou rues mal surveillées, proposant d’aider les automobilistes à trouver ou à manœuvrer dans une place. Leur présence n’est pas toujours officielle ni réglementée, et leur utilité dépend largement du contexte. Voici comment les distinguer… et les gérer.

  • Arrumador utile : il vous guide vers une place difficile à voir, vous aide à vous stationner sans accrocher un trottoir ou une autre voiture, puis reste à proximité pour surveiller les véhicules. Dans ce cas, il est courant de lui donner une pièce (entre 0,50 € et 1 €), surtout si vous restez garé plusieurs heures. Il s’agit souvent de personnes âgées ou connues du quartier, parfois quasi institutionnalisées. Un mot aimable et une pièce suffisent à établir une relation cordiale.
  • Arrumador inutile : celui-ci surgit après que vous vous soyez garé sans aide. Il réclame une pièce par automatisme, sans justification. Dans les parkings payants avec horodateur ou barrière, il n’a aucune légitimité. Vous n’êtes absolument pas obligé de payer. Il suffit de lui dire poliment que vous avez déjà réglé ou que ce n’est pas nécessaire — sans hostilité mais avec fermeté.
  • Arrumador problématique : celui-ci peut exercer une pression implicite. Il attend une pièce et, en cas de refus, menace verbalement ou par son attitude. Certains automobilistes redoutent, à raison, de retrouver leur voiture rayée, crevée ou abîmée. Cela reste rare mais suffisamment courant pour qu’on le redoute dans certaines zones sensibles. Dans ce cas, il est parfois préférable de donner une pièce « symbolique » (1 €), uniquement pour éviter un conflit inutile. Ou mieux : changer de rue, si vous avez un mauvais pressentiment.

Il est important de noter que vous n’avez aucune obligation légale de payer un arrumador, sauf dans les rares cas où ils sont officiellement enregistrés (comme à Porto, où certains ont une licence délivrée par la mairie 2). Même là, leur présence est tolérée, pas systématisée.

Voici quelques conseils pratiques :

  • Gardez de la petite monnaie : cela vous permet de donner sans sortir un billet de 5 € faute d’alternative.
  • Évitez le conflit : un sourire, un mot gentil ou un geste clair suffisent souvent à désamorcer toute tension.
  • Ne vous sentez pas obligé de payer deux fois : si vous revenez et qu’un autre arrumador réclame à nouveau, vous pouvez refuser calmement.
  • En cas d’insistance ou d’agressivité, ne répondez pas. Rejoignez votre voiture et partez. Si vous êtes menacé ou si un dégât est constaté, signalez-le à la police municipale (Polícia Municipal) 3.

Dans les zones très fréquentées (autour de marchés, gares, stades, hôpitaux), les arrumadores sont nombreux. Ils sont souvent discrets et honnêtes et acceptés par les portugais, quel que soit leur vécu, parfois marqués par des addictions ou un passé difficile. Le bon sens, l’observation et un peu de recul permettent de naviguer ces interactions avec pragmatisme, sans peur ni naïveté.

La fourrière à Lisbonne : comment l’éviter et que faire en cas d’enlèvement

Parque de Veículos Removidos

Si vous vous garez sur un emplacement réservé, sans ticket ou en gênant la circulation, vous risquez une amende (ticket jaune ou enveloppe blanche sur le pare-brise), un sabot ou l’enlèvement pur et simple de votre véhicule.

La société EMEL gère ces sanctions. En cas de sabot (bloc roue jaune), appelez le 21 780 31 31 (EMEL) pour le faire retirer — cela coûte entre 60 et 90 €.

En cas d’enlèvement, votre voiture est probablement au Parque de Veículos Removidos da EMEL (Sete Rios) 4. Pour vérifier, envoyez un SMS au 3838 avec le message : REBOQUE [plaque]. Vous recevrez une réponse indiquant le lieu exact où récupérer le véhicule.

Le coût d’une mise en fourrière est élevé : amende de base (68 €) + enlèvement (84 €) + 20 €/24h de garde. Soit un minimum de 172 € dès le premier jour.

Se déplacer autrement : taxi, tramway, transports publics

taxi portugal

Une fois votre véhicule stationné, privilégiez les transports publics pour visiter les villes portugaises. Les taxis sont très abordables, les cartes transports (comme la Viva Viagem à Lisbonne) offrent un excellent rapport qualité-prix, et les lignes de tramways ou métros sont bien organisées. C’est le meilleur moyen d’économiser du temps, de l’argent et… de la frustration.

Pour finir

Stationner au Portugal demande un peu de vigilance, mais il existe toujours des solutions pour éviter les mauvaises surprises. En combinant astuce, anticipation et prudence, vous profiterez pleinement de votre séjour, sans craindre les contraventions ni les arrumadores insistants. Lisbonne et Porto sont des villes à vivre, à marcher, à explorer — pas à subir depuis un pare-brise coincé dans un bouchon. La liberté commence souvent… par une bonne place de parking.

  1. EMEL : https://www.emel.pt/pt/ ↩︎
  2. À Porto, certains arrumadores ont même été officiellement « légalisés » avec licence municipale, assurance et casier judiciaire vierge. Une initiative rare mais saluée dans certaines municipalités. ↩︎
  3. Liste de Polícia Municipal / villes : https://snpm.pt/policia-municipal/municipios/ ↩︎
  4. Parque de Veículos Removidos da EMEL / https://smsreboques.mai.gov.pt/ ↩︎

Article écrit par
Retour en haut