Le marché immobilier au Portugal continue de présenter des défis majeurs pour les familles cherchant à se loger. Selon une analyse récente publiée par idealista, la location d’un appartement coûte en moyenne 21 % de plus que l’achat. Cependant, malgré cette différence de coût, de nombreux ménages portugais rencontrent des obstacles financiers lorsqu’il s’agit de devenir propriétaires, notamment en raison du besoin d’épargner pour un acompte important.
Location vs. achat : une différence de 21 %
En moyenne, louer un appartement de deux chambres au Portugal coûte environ 1 026 euros par mois, alors qu’un prêt hypothécaire pour acheter le même bien entraîne des mensualités légèrement inférieures, soit 1 001 euros par mois au deuxième trimestre 2024. Ainsi, la location coûte en moyenne 21 % de plus que l’achat. Cependant, pour passer de locataire à propriétaire, une épargne de 32 585 euros est généralement nécessaire pour l’acompte initial.
Cette différence entre le coût de la location et celui de l’achat souligne une difficulté majeure pour les familles portugaises. Malgré la possibilité de payer moins chaque mois en devenant propriétaires, le manque de liquidités empêche de nombreuses familles de faire ce premier pas. « Les loyers élevés, combinés à des salaires bas, rendent difficile l’épargne nécessaire pour acheter une maison« , explique Ruben Marques, porte-parole d’idealista.
Des écarts marqués dans certaines villes
Les villes où la location coûte plus cher que l’achat
Selon l’analyse, certaines villes portugaises présentent des écarts particulièrement prononcés entre la location et l’achat. Santarém enregistre la plus grande différence, avec un loyer mensuel moyen de 797 euros, tandis que la mensualité hypothécaire pour le même bien s’élève à 429 euros, soit une différence de 86 %. D’autres villes comme Guarda (75 %), Castelo Branco (58 %), Setúbal (23 %) et Évora (22 %) affichent également des écarts significatifs en faveur de l’achat.
Les villes où louer est plus avantageux
À l’inverse, certaines régions comme Faro présentent des opportunités où la location reste plus abordable que l’achat. À Faro, par exemple, le loyer est 32 % moins cher que la mensualité hypothécaire. D’autres villes comme Aveiro (-21 %), Ponta Delgada (-13 %) et Lisbonne (-12 %) permettent également de louer à un coût inférieur à celui d’un prêt immobilier. Ces différences sont dues aux variations locales du marché immobilier ainsi qu’aux spécificités des coûts liés à la propriété dans chaque région.
Un accès au logement de plus en plus difficile
En dépit des opportunités d’économies potentielles offertes par l’achat d’une propriété, de nombreux Portugais sont confrontés à des obstacles financiers importants. L’épargne nécessaire pour constituer un apport initial de plus de 32 000 euros, combinée aux exigences des banques en matière de solvabilité, exclut une large partie de la population de l’accès à la propriété. Ce problème est exacerbé par les salaires relativement bas et l’instabilité de l’emploi dans certaines régions.
Une demande de réforme du marché
Ruben Marques souligne la nécessité de réformes pour accroître l’offre de logements, tant pour la location que pour l’achat. L’augmentation de l’offre permettrait de faire baisser les prix, rendant à la fois la location et l’achat plus accessibles pour les ménages portugais. Sans ces changements, les inégalités d’accès au logement risquent de perdurer, avec des conséquences économiques et sociales importantes.
L’immobilier portugais devient bien complexe !
Le marché immobilier portugais présente un paradoxe : bien que l’achat d’un logement puisse être plus rentable à long terme que la location, les obstacles financiers empêchent de nombreuses familles de franchir le pas. L’analyse d’idealista révèle des disparités marquées entre les villes, et la nécessité d’une réforme pour améliorer l’accès au logement est plus que jamais d’actualité. Le défi consiste désormais à créer un marché équilibré qui permette aux familles de choisir l’option la plus adaptée à leurs besoins, sans être bloquées par des contraintes financières.
