Le terminal de croisière à Santa Apolónia : une erreur stratégique ?

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Lisbonne est aujourd’hui une des destinations touristiques les plus prisées d’Europe, attirant des millions de visiteurs chaque année. Cependant, la gestion de ce flux touristique, et notamment celui des croisières, suscite des débats. Le maire de Lisbonne, Carlos Moedas, a récemment exprimé ses regrets concernant la décision de construire un terminal de croisière à Santa Apolónia. Selon lui, ce type de tourisme ne profite pas réellement à la ville et aurait pu être évité. Cette déclaration relance la discussion sur la durabilité et l’impact du tourisme de masse à Lisbonne.

Le terminal de croisière à Santa Apolónia : un choix contesté

Le terminal de croisière de Santa Apolónia, qui accueille chaque année des milliers de visiteurs débarquant directement dans le centre de Lisbonne, est devenu un point névralgique du tourisme maritime. Mais pour Carlos Moedas, ce projet n’aurait jamais dû voir le jour. « Je n’aurais jamais pris cette décision« , a-t-il déclaré dans une interview avec Público et Rádio Renascença, faisant allusion à la concession de 20 ans qui lie la ville à cette infrastructure. Le maire estime que les croisières n’apportent rien de bénéfique à la ville et ne correspondent pas à ses intérêts économiques ou culturels.

Cette critique met en lumière les impacts potentiels d’un tourisme de croisière mal géré. En effet, les croisiéristes passent généralement peu de temps dans la ville et dépensent moins que d’autres catégories de touristes, tout en augmentant la pression sur les infrastructures locales. Santa Apolónia, en particulier, se trouve à proximité du centre historique de Lisbonne, augmentant ainsi la concentration de visiteurs dans des zones déjà surchargées.

Redistribution du tourisme à Lisbonne : un enjeu prioritaire

La concentration touristique : un défi pour la capitale

Face à cette concentration de touristes dans le centre de Lisbonne, Carlos Moedas a pris plusieurs mesures pour tenter de redistribuer le flux touristique dans d’autres parties de la ville. Parmi celles-ci, le maire a annoncé avoir doublé la taxe de séjour, une mesure visant à limiter le tourisme de masse tout en générant des fonds pour améliorer les infrastructures locales. Il a également mis en avant la construction de nouvelles installations culturelles dans des zones moins visitées de la ville, afin d’encourager les visiteurs à découvrir d’autres quartiers.

Lisbonne tire environ 20 % de son économie du tourisme, et 25 % des emplois de la ville en dépendent. Malgré cela, Carlos Moedas rejette les critiques selon lesquelles la ville serait surchargée par le tourisme. « Nous devons simplement mieux le répartir« , a-t-il déclaré. Cette approche met en lumière la volonté du maire de trouver un équilibre entre l’accueil des visiteurs et la préservation de la qualité de vie des habitants.

Un débat économique et social

La déclaration de Carlos Moedas concernant le terminal de croisière soulève un débat plus large sur le modèle de développement touristique de Lisbonne. D’un côté, le tourisme représente une source importante de revenus et d’emplois pour la ville. De l’autre, l’impact environnemental et social de cette industrie, notamment celui des croisières, est de plus en plus remis en question. En critiquant la décision de maintenir ce terminal, le maire se positionne dans une réflexion plus large sur la durabilité du tourisme à Lisbonne.

Le défi pour Lisbonne réside donc dans la conciliation de ces deux objectifs : maintenir le dynamisme touristique tout en préservant l’identité et la qualité de vie de ses habitants. La redistribution des visiteurs dans d’autres zones de la ville pourrait être une première réponse à cette problématique.

Problèmes de sécurité et propreté : une priorité pour le maire

En parallèle aux questions touristiques, Carlos Moedas a également abordé d’autres problématiques locales, notamment celles liées à la sécurité et à la propreté de la ville. Ces questions sont souvent soulevées par les habitants et les visiteurs, en particulier dans les quartiers les plus fréquentés.

La sécurité au cœur du débat

Concernant les récentes critiques sur les ordres donnés à la police municipale d’arrêter des individus, le maire a fermement rejeté l’idée d’une concession à l’extrême droite. « Cela n’a rien à voir avec la politique. Il s’agit de la sécurité de la ville et de la tranquillité des habitants« , a-t-il insisté. Cette déclaration vise à apaiser les inquiétudes tout en mettant l’accent sur la nécessité d’une gestion rigoureuse de la sécurité publique à Lisbonne.

La propreté des rues : des mesures renforcées

Autre sujet sensible : la propreté des rues de Lisbonne, une critique récurrente formulée par les habitants et les visiteurs. Pour répondre à cette problématique, le maire a annoncé l’embauche de 200 personnes supplémentaires pour la collecte des déchets. Il a également souligné la « dichotomie avec les communes annexes » qui crée une confusion autour des responsabilités en matière de gestion des déchets. L’objectif est de coordonner les efforts entre les différentes entités locales pour améliorer la propreté et l’image de la ville.

Le tourisme devient un sujet complexe à Lisbonne

La gestion du terminal de croisière à Santa Apolónia et du tourisme en général est un sujet complexe pour Lisbonne. Si Carlos Moedas exprime ses réserves quant à l’impact du terminal sur la ville, il reste optimiste quant à la capacité de Lisbonne à gérer son afflux touristique en redistribuant les visiteurs. Parallèlement, des mesures sont prises pour améliorer la sécurité et la propreté, contribuant ainsi à rendre la ville plus accueillante tant pour ses habitants que pour les touristes. La question du tourisme durable à Lisbonne reste ouverte, et les décisions futures détermineront l’équilibre entre croissance économique et préservation du cadre de vie urbain.


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