Des touristes portugais provoquent l’indignation à Séville

portugais à seville

Ils étaient venus pour danser, mais leur passage à Séville ne s’est pas fait sans remous. Une vidéo virale montrant un groupe de touristes portugais en train de s’amuser dans une fontaine du centre historique andalou a relancé un débat récurrent de part et d’autre de la frontière : celui de la responsabilité des touristes dans les espaces publics, entre liberté de mouvement et respect du patrimoine.

Un bain d’euphorie qui fait des vagues

La scène s’est déroulée le 22 juin, sur la Plaza de la Alianza, dans le quartier très touristique de Santa Cruz, à Séville. Sur les images publiées sur le réseau social X (ex-Twitter), un groupe de visiteurs s’amuse en dansant au milieu d’une fontaine, en chantant Apita o Trem, un air populaire portugais. Rapidement relayée, la vidéo a déclenché une vague d’indignation auprès d’habitants de la ville, puis plus largement en Espagne.

« Ce ne sont pas des touristes, ce sont des barbares », a commenté l’auteur de la publication, dénonçant un manque de respect pour le patrimoine local. Il s’agirait, selon lui, de clients d’un établissement de la place qui ne respecterait pas les règles en vigueur, notamment en plaçant ses tables à moins de deux mètres d’un monument classé.

Le même utilisateur (qui semble visiblement n’avoir que ça à faire !) affirme avoir déjà signalé à plusieurs reprises des comportements similaires aux autorités locales, sans succès. À ses yeux, ce type d’incivilités est récurrent dans cette zone touristique et va bien au-delà de ce groupe de Portugais. Il mentionne également, dans un autre message, un touriste filmé en train d’uriner contre un mur du Real Alcázar, l’un des joyaux historiques de Séville.

Une réaction à double tranchant

Si l’indignation de certains internautes a été immédiate, d’autres ont appelé à davantage de discernement. « Des cas isolés ne doivent pas jeter l’opprobre sur l’ensemble d’un pays », écrit un utilisateur. « Tous, un jour ou l’autre, avons trempé nos pieds dans une fontaine en été », ajoute un autre. Une voix tempère : « Ce n’est pas une question de nationalité, mais de civisme. »

La discussion s’est rapidement déplacée sur un terrain plus large, celui de la qualité du tourisme en général. « Il y a du bon et du mauvais tourisme partout, Séville n’échappe pas à la règle », a souligné un internaute, appelant à ne pas faire d’amalgame. Une position également défendue dans plusieurs commentaires portugais, rappelant que les excès de certains ne doivent pas masquer la bonne conduite de la majorité des visiteurs.

Ce que dit la réglementation espagnole

Au-delà des débats en ligne, les faits s’inscrivent dans un cadre juridique bien précis. Selon l’article 24 de l’Ordonnance municipale de Séville sur la coexistence citoyenne, il est formellement interdit de se baigner dans les fontaines publiques, d’en perturber le fonctionnement ou d’y jeter des objets. Ces infractions sont considérées comme « mineures » et passibles d’amendes allant jusqu’à 120 euros.

Dans certains cas jugés plus graves, par exemple en cas de détérioration, la sanction peut être portée jusqu’à 750 euros. En l’occurrence, il n’est pas encore confirmé si les touristes portugais identifiés seront effectivement poursuivis ou sanctionnés, bien que la pression médiatique locale pousse dans ce sens.

Faut-il blâmer les touristes ?

Le cas relance une vieille question : le tourisme de masse est-il compatible avec la préservation des centres historiques ? Séville, comme d’autres grandes destinations européennes, cherche depuis des années à trouver un équilibre entre attractivité touristique et respect de son patrimoine. Une équation parfois fragile, surtout en période estivale.

Du côté portugais, cet épisode est accueilli avec embarras mais aussi avec lucidité. « Nul n’est parfait« , résume un sociologue du tourisme. Nombre de Portugais eux-mêmes réagissent vivement face à certains comportements de touristes étrangers dans leurs propres villes, comme quoi, les rôles s’inversent facilement. « L’essentiel est d’apprendre de ces incidents et de mieux encadrer les comportements, quel que soit le pays d’origine. » Car si aujourd’hui l’accusé est portugais, demain ce sera peut-être un autre. L’éducation au respect des lieux et des cultures doit se faire à l’échelle internationale.

Un mal universel … amplifié par la viralité

Ce type de débordement, qu’il survienne à Séville, Lisbonne, Paris ou Venise, reflète une tension généralisée entre la quête de liberté en vacances et les contraintes de la vie en communauté. Les réseaux sociaux, en amplifiant les comportements choquants, jouent un rôle d’accélérateur dans la diffusion de l’indignation publique, sans toujours offrir la nuance nécessaire.

Dans un contexte post-pandémique où le tourisme reprend de plus belle, ces questions ne peuvent plus être éludées. Elles appellent à une réflexion partagée entre professionnels du secteur, autorités locales et citoyens. Car la cohabitation harmonieuse entre habitants et visiteurs reste un enjeu central pour toutes les grandes destinations européennes, y compris pour les touristes portugais à l’étranger.

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