Recréer le Portugal : l’appel du président Marcelo Rebelo de Sousa

Marcelo Rebelo de Sousa

Le 10 juin 2025, à Lagos, à l’occasion du Jour du Portugal, de Camões et des communautés portugaises, le président Marcelo Rebelo de Sousa a prononcé son dernier discours de fête nationale en tant que chef de l’État 1. Dans un message empreint de solennité et d’humanité, il a lancé un appel fort à la nation : « Recréer le Portugal ».

Un discours de transition dans un contexte post-électoral

Alors que le Portugal entre dans un nouveau cycle historique, cinquante ans après l’avènement de la démocratie en 1974, Marcelo Rebelo de Sousa a souhaité poser un regard lucide et exigeant sur les défis qui attendent le pays. Son intervention, brève mais dense (environ 10 minutes), a marqué les esprits par la gravité du ton et la portée de ses propos.

« Nous avons le devoir de nous recréer, de nous surpasser », a-t-il affirmé devant les Forces armées et les autorités civiles. Un message adressé à une nation en quête de cohésion, après une période électorale marquée par la fragmentation politique et l’inquiétude sociale.

Une vision ambitieuse pour un pays plus juste et solidaire

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Dans son discours, le président a dressé un diagnostic sans concession : « Deux à trois millions de Portugais restent laissés pour compte », a-t-il rappelé. Pour lui, cette réalité persistante de la pauvreté et de l’inégalité est inacceptable, quels que soient les régimes ou les circonstances. Son appel à « prendre soin » résonne comme un programme moral : prendre soin des plus fragiles, des jeunes, des anciens, des émigrés, des travailleurs, des oubliés de la République.

Marcelo Rebelo de Sousa a également insisté sur le rôle du Portugal dans le monde : « Prendre soin de ceux qui vivent ici, mais aussi de ceux qui sont partis et créent le Portugal à travers le monde », en référence aux communautés portugaises émigrées. Il a plaidé pour une Europe « unie, ouverte et humaniste », ainsi que pour le renforcement des liens avec les pays lusophones.

Une adresse portée par le devoir de mémoire

Le chef de l’État a articulé son discours autour d’un double impératif : se souvenir et se renouveler. « Souvenir, c’est aussi recréer », a-t-il dit, soulignant que la mémoire du passé ne doit pas servir de refuge, mais de tremplin vers l’avenir. Il a encouragé à construire un Portugal où il fasse bon rester, mais aussi bon revenir, dans un élan de fidélité aux racines et d’ouverture vers le monde.

Il a également souligné l’importance de valoriser l’éducation, l’innovation, l’investissement et la capacité à produire et exporter, comme moteurs de la souveraineté nationale et de la dignité sociale.

Un hommage vibrant aux militaires et à Ramalho Eanes

Au terme de son intervention, le président a tenu à rendre hommage aux forces armées portugaises, garantes de l’indépendance historique du pays et actrices de sa transition démocratique. « Nous sommes nés et devenus indépendants grâce à eux », a-t-il rappelé avec gravité.

Il a ensuite décoré le général António Ramalho Eanes (90 ans) 2, figure emblématique de la révolution des Œillets et premier président élu démocratiquement, en lui remettant le premier grand-collier de l’Ordre militaire d’Aviz 3 jamais attribué. Un geste hautement symbolique pour clore un discours empreint de gratitude et de reconnaissance envers les piliers de la République portugaise.

Un message présidentiel comme appel à l’avenir

Ce 10 juin 2025 restera comme un temps fort de la présidence de Marcelo Rebelo de Sousa, marqué par une parole exigeante et rassembleuse. En appelant à « recréer le pays », le chef de l’État a esquissé les contours d’un Portugal plus juste, plus solidaire et tourné vers l’avenir. Un message d’unité, de mémoire et d’ouverture, fidèle à l’esprit de la fête nationale qu’il a, année après année, contribué à incarner avec constance et humanité.

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