À 40 ans, il continue d’écrire son histoire avec la même passion. Cristiano Ronaldo a reçu le Globo Prestígio, une distinction décernée par la Fédération portugaise de football (FPF), lors d’une cérémonie où le football lusitanien célébrait ses héros. Entre hommages, émotions et symboles, la soirée a surtout rappelé une évidence : le capitaine de la Seleção n’a pas l’intention de refermer le livre.
Un hommage à la longévité et à la discipline

Ronaldo, costume sombre et regard déterminé, a pris la parole avec cette assurance tranquille qui le caractérise. « Je ne vois pas ce trophée comme la fin d’une carrière, mais comme la continuité de ce que j’ai accompli : avec effort, dévouement et discipline », a-t-il déclaré devant un parterre de figures du football portugais. À ses mots, une salle attentive, admirative, consciente d’assister à la reconnaissance d’un monument.
Le quintuple Ballon d’Or a rappelé son attachement viscéral à la sélection nationale. « Si je pouvais, je ne jouerais que pour l’équipe du Portugal. C’est le sommet pour un footballeur », a-t-il lancé, le ton empreint d’émotion. Dans sa voix, la même ferveur que lors de ses débuts, la même envie d’être utile, même à l’heure où d’autres songeraient au repos.
Car pour Ronaldo, le mot « retraite » n’existe pas encore. Sa motivation se nourrit désormais de la jeunesse qui l’entoure. « J’apprends chaque jour de ces jeunes. C’est un privilège », a-t-il ajouté. Une phrase simple, mais révélatrice de sa capacité à évoluer, à se remettre en question, à trouver de nouvelles sources d’énergie.
Objectif : 2026, mais étape par étape
Le capitaine portugais ne s’en cache pas : il rêve toujours d’une Coupe du monde, celle qui viendrait clore son incroyable épopée internationale par un ultime défi. Mais, fidèle à sa ligne de conduite, il garde les pieds solidement ancrés dans la réalité. « L’objectif, c’est de gagner les deux prochains matchs, contre l’Irlande et la Hongrie. Ensuite, nous verrons pour la Coupe du monde. Il faut avancer pas à pas », a-t-il rappelé, comme pour dissiper tout soupçon d’excès de confiance. Derrière cette formule simple se cache toute une philosophie : celle du travail méthodique, de la patience, de la rigueur. Ronaldo n’est pas de ceux qui se perdent dans les discours grandiloquents ; il préfère construire, jour après jour, les fondations de ses exploits futurs.
Ce réalisme n’a rien d’une résignation, bien au contraire. Il traduit une conscience aiguë de ce que demande le très haut niveau : constance, discipline, écoute du corps et lucidité tactique. À 40 ans, l’ancien prodige du Sporting Lisbonne a compris que la performance durable ne repose plus seulement sur le talent, mais sur une gestion millimétrée de chaque détail, de la nutrition à la récupération, de la préparation mentale à l’analyse des adversaires. Là où d’autres ont baissé la garde, lui continue d’avancer, porté par une exigence intérieure devenue sa marque de fabrique.
Une soirée de gloire collective
La cérémonie, organisée à la Cidade do Futebol à Oeiras, ne se résumait pas à un simple hommage individuel. L’événement avait des airs de célébration nationale, où le football portugais dans toutes ses dimensions, masculine, féminine, futsal et beach soccer, venait saluer une année d’exception. Sous les lumières de la salle, dirigeants, entraîneurs, joueurs et anciennes gloires s’étaient réunis dans une atmosphère à la fois festive et respectueuse, consciente du chemin parcouru par le sport roi au Portugal.

Le président de la République, Marcelo Rebelo de Sousa, a lui aussi été honoré par le Globo Excelência, symbole de son soutien constant au rayonnement du football national. Dans un discours empreint de chaleur, il a rappelé le rôle social et identitaire du sport, véritable ciment collectif d’un pays qui, depuis quelques années, multiplie les succès à tous les niveaux. Cette reconnaissance institutionnelle illustre l’importance que revêt désormais le football dans la construction du prestige portugais sur la scène mondiale.

En 7 mois de mandat, Pedro Proença, président de la FPF, a vu 4 sélections portugaises décrocher un trophée. Un record qui témoigne d’une dynamique nationale sans précédent et d’une structuration réussie, du haut niveau jusqu’aux catégories de jeunes. À travers cette réussite, c’est toute une philosophie du travail, de la formation et de la continuité qui se voit récompensée.

La Seleção masculine, victorieuse de la Ligue des Nations en juin, a logiquement été sacrée Globo Seleção do Ano. Son sélectionneur, Roberto Martínez, a tenu à replacer cette victoire dans une perspective collective, saluant l’état d’esprit de ses joueurs et la mémoire de ceux qui ont marqué le groupe. « Ce titre symbolise la force collective, la solidarité et la mémoire. La force de Diogo Jota sera toujours avec nous », a-t-il déclaré, la voix légèrement voilée, sous les applaudissements d’une salle émue. Ce moment de recueillement, empreint de sincérité, a rappelé que derrière chaque succès se cache aussi une part d’humanité, faite de souvenirs, d’émotions et de respect pour ceux qui ont contribué à écrire l’histoire.
La jeunesse dorée du Portugal récompensée

Les générations montantes n’ont pas été oubliées. L’équipe U-17 masculine, championne d’Europe, a reçu le Globo Génération d’Or. Les sélections U-19 de futsal et l’équipe féminine de beach soccer ont, quant à elles, été distinguées par le Globo Révélation. Ces récompenses témoignent d’un réservoir de talents impressionnant et d’un travail de formation cohérent sur tout le territoire.

Les 4 Portugais du Paris Saint-Germain : Nuno Mendes, Vitinha, João Neves et Gonçalo Ramos, ont également été mis à l’honneur, recevant le Globo Stars of the Year après une saison éclatante. De son côté, Pedro Neto (Chelsea) a décroché le Globo Impacto Mundial pour ses performances en Premier League. Une distinction internationale qui souligne la vitalité du football portugais à l’étranger.
Des figures respectées et une émotion partagée
La soirée a aussi célébré des dirigeants et des entraîneurs. Rui Costa (Benfica) et Rui Borges (Sporting) ont reçu le Globo Mérito Desportivo pour leurs titres nationaux. André Villas-Boas, représentant le FC Porto, a obtenu le Globo Aposta no Feminino pour la réussite du projet féminin du club, promu après seulement une saison.
Autre moment fort : Artur Jorge a reçu le Globo Entraîneur de l’Année pour sa victoire en Copa Libertadores avec Flamengo. Enfin, Ricardinho, légende du futsal, a été salué pour l’ensemble de sa carrière, couronnée de six titres de meilleur joueur du monde. Une ovation debout, méritée, pour un joueur qui a marqué son sport comme peu d’autres.
Un hommage à la solidarité et à la mémoire
La Fondation Globe a distingué l’Association humanitaire des pompiers volontaires de Covilhã, saluant un engagement quotidien fait de courage discret, d’entraide et de disponibilité. Dans une salle debout, l’ovation a dépassé le cadre du football : elle a rappelé que le sport n’existe pleinement qu’au contact de ceux qui veillent, protègent et servent. Un symbole fort, posé au cœur d’une soirée dédiée aux titres mais ouverte, aussi, aux valeurs.
La cérémonie s’est refermée sur une émotion palpable, nourrie par les hommages rendus à Diogo Jota, Jorge Costa et Aurélio Pereira, figures disparues mais présentes dans tous les regards. Quelques secondes de silence, puis des applaudissements longs, presque retenus, comme pour prolonger la mémoire et dire l’essentiel : derrière les trophées, il y a des destins, des héritages et une communauté qui n’oublie pas.
Les prix de la soirée
| Distinction | Lauréat(s) | Discipline / Équipe | Motif / Contexte |
|---|---|---|---|
| Globo Prestígio | Cristiano Ronaldo | Football – Sélection A | Reconnaissance d’une carrière d’exception et de sa contribution actuelle à la Seleção |
| Globo Excelência | Marcelo Rebelo de Sousa | Président de la République | Soutien et rayonnement du football portugais |
| Globo Seleção do Ano | Sélection masculine | Football – Équipe nationale A | Titre en Ligue des Nations (juin) |
| Globo Génération d’or | U-17 masculins | Football | Champions d’Europe |
| Globo Révélation | U-19 masculins (futsal) | Futsal | Saison de révélation au niveau international |
| Globo Révélation | Sélection féminine (beach soccer) | Beach soccer | Équipe émergente de la saison |
| Globo Stars of the Year | Nuno Mendes, Vitinha, João Neves, Gonçalo Ramos | Club : Paris Saint-Germain | Saison remportant tous les titres nationaux (sauf Mondial des clubs) |
| Globo Impacto Mundial | Pedro Neto | Club : Chelsea (Angleterre) | Impact international remarquable |
| Globo Mérito Desportivo | Rui Costa (Benfica) | Dirigeant | Titre national (section féminine) |
| Globo Mérito Desportivo | Rui Borges (Sporting) | Entraîneur | Titre national (section masculine) |
| Globo Aposta no Feminino | André Villas-Boas (FC Porto) | Représentant du club | Projet féminin promu (3e division) dès la saison de lancement |
| Globo do Treinador | Artur Jorge | Entraîneur – Flamengo | Victoire en Copa Libertadores |
| Globo Carrière | Ricardinho | Futsal | Carrière exceptionnelle (6x meilleur joueur du monde) |
| Globo Fundação | Association humanitaire des pompiers volontaires de Covilhã | Sociétal | Engagement et service à la communauté |
| Hommages | Diogo Jota, Jorge Costa, Aurélio Pereira (et autres) | Figures du football portugais | Tributs officiels lors de la cérémonie |
| Sous la présidence de Pedro Proença (FPF), quatre sélections ont remporté un trophée en sept mois, signe d’une dynamique nationale forte. | |||
Ronaldo, encore et toujours
Au milieu de ces hommages, Ronaldo reste le fil rouge. Le visage apaisé, il sourit aux caméras, échange avec les plus jeunes, conscient de l’image qu’il incarne. L’icône mondiale est devenue, avec le temps, un modèle de constance. Il inspire autant par ses statistiques que par son exigence quotidienne. Sa déclaration résume tout : « Je ne suis pas encore à la fin. Tant que je sentirai que je peux donner, je resterai ». À ce niveau, ce n’est plus une question d’âge ni de palmarès, mais de mentalité. Et sur ce terrain-là, Cristiano Ronaldo reste indépassable.







