Munich, 31 mai 2025. L’Allianz Arena résonne encore des échos de la plus large victoire jamais enregistrée en finale de Ligue des champions. Un cinglant 5-0 infligé par un PSG revigoré à un Inter Milan dépassé, une nuit qui entre dans l’histoire et qui, surtout, porte un parfum bien particulier : celui du Portugal ! Paris a gagné, oui, mais Paris a gagné en grande partie grâce à son armada luso 1. Quatre joueurs portugais titulaires ou entrés en jeu, un conseiller sportif aux manettes, et un vestiaire où le la langue portugaise s’impose presque comme une évidence. Retour sur un triomphe en rouge, bleu et vert.
Les héros de la nuit : Vitinha, Neves, Mendes, Ramos

Le match commence à peine que le ton est donné. Vitinha, métronome insatiable, régale les supporters d’ouvertures millimétrées et de gestes techniques d’orfèvre. À ses côtés, João Neves, 20 ans, affiche une intensité de tous les instants : il court, presse, intercepte, relance, et donne le tempo comme un vétéran, avec une fraîcheur insolente. Derrière, Nuno Mendes, infatigable piston, mange son couloir et se montre intraitable dans les duels. Et devant, Gonçalo Ramos, même entré tardivement, participe à la fête, illustrant une soirée où tout a souri au contingent luso.
C’est Vitinha qui orchestre le premier but, un une-deux lumineux avec Doué, avant que ce dernier ne serve Hakimi pour l’ouverture du score. Doué, encore lui, double la mise. Puis, la machine portugaise se met en marche. Au retour des vestiaires, Vitinha combine avec Neves et dépose une offrande pour le doublé de Doué. Kvaratskhelia parachève la démonstration, et le cinquième but signé Mayulu scelle une victoire inoubliable. C’est un PSG à l’accent portugais qui soulève la coupe aux grandes oreilles pour la première fois de son histoire.
Une diaspora qui rayonne jusqu’à Munich
Dans les tribunes, c’est tout un peuple qui s’embrasse et qui pleure de joie. La communauté portugaise de Paris, forte de plusieurs centaines de milliers de personnes, vibre comme jamais. « C’est comme voir le Portugal en finale de l’Euro », souffle un supporter, drapeau à l’épaule, yeux brillants. La performance est saluée dans toute la presse : Expresso titre sur « la révolution tranquille du PSG luso », tandis que A Bola salue « la consécration de la formation portugaise à l’international ».
Et dans l’ombre de ces héros sur la pelouse, un autre architecte veille : Luís Campos, conseiller sportif du PSG et maître d’œuvre discret mais redoutable. C’est lui qui a façonné cette armada luso, qui a vu le potentiel de Neves, qui a sécurisé Mendes et Ramos, qui a insisté pour faire de Vitinha le chef d’orchestre parisien. Son flair a transformé le PSG en un laboratoire du talent portugais, et ce soir, c’est tout un projet qui trouve sa récompense.
Quand l’histoire s’écrit en portugais




Il fallait bien ça pour tourner la page des années fastueuses de Neymar et Messi, et refermer le chapitre de l’ère Mbappé. Le PSG version 2025, c’est une équipe plus collective, plus cohérente, plus travailleuse. Une équipe qui parle portugais sur le terrain et qui a trouvé son équilibre entre talent brut, solidarité et rigueur tactique. C’est un football où l’élégance technique de Vitinha côtoie la grinta de Neves, où les chevauchées de Mendes répondent aux appels tranchants de Ramos.
Cette victoire historique n’est pas seulement celle d’un club ou d’une ville, c’est celle d’un pont jeté entre Paris et Lisbonne, entre la Seine et le Tage. C’est celle d’un football européen qui célèbre la diversité et le mélange des cultures. Et c’est, surtout, l’histoire d’un PSG à l’accent portugais qui a, enfin, gravé son nom sur la coupe aux grandes oreilles.
Outre l’exploit du 5-0 qui n’était jamais arrivé en finale de cette compétition, on peut aussi noter que cela faisait 13 ans qu’une équipe en finale de Champions, n’avait pas compté autant de joueurs portugais (Paulo Ferreira, Bosingwa, Raul Meireles et Hilário – Chelsea 2012).
Portugal Saint-Germain : une histoire aux racines profondes
Le PSG et le Portugal, c’est une histoire d’amour qui ne date pas d’hier. Bien avant que Vitinha, Mendes ou Neves ne foulent la pelouse du Parc, il y avait déjà des échos lusophones sur les bords de Seine. Dans les années 1990, Arthur Jorge, entraîneur mythique portugais, a marqué l’histoire du club en offrant au PSG son tout premier titre de champion de France en 1994. Une pierre fondatrice dans le palmarès parisien, gravée par un stratège venu de Lisbonne.
Puis, au début des années 2000, ce fut Pauleta, le « Ás dos Açores », qui a marqué de son empreinte le Parc des Princes, devenant une icône du club parisien et le premier véritable ambassadeur portugais sur le terrain. Plus récemment, Gonçalo Guedes a brièvement porté le maillot rouge et bleu, avant que n’arrive une génération dorée qui incarne pleinement le « Portugal Saint-Germain » : Vitinha, le métronome ; Neves, le chasseur infatigable ; Mendes, la fusée du couloir gauche ; et Ramos, le buteur clinique. Sans oublier Luís Campos, stratège discret mais essentiel, qui a façonné cette identité luso-parisienne.
Portugal Saint-Germain : un surnom qui pourrait bien s’imposer dans les années à venir, tant l’influence portugaise semble désormais ancrée dans l’ADN du club.
Paris a gagné. Portugal a conquis.
Et maintenant ? Maintenant, Paris ne regarde plus derrière. Dans les rues de la capitale, c’est une marée de maillots floqués Mendes, Vitinha ou Neves qui défile. Les drapeaux portugais flottent aux fenêtres, dans les bars, sur les balcons. La communauté portugaise, si discrète parfois, est au cœur des célébrations, portée par la fierté de voir ses enfants briller au plus haut niveau.
Dans le vestiaire parisien, ça parle portugais à tous les étages. La musique du vestiaire, c’est du Quim Barreiros, du Tony Carreira, peut-être même un vieux tube de Xutos & Pontapés. Luis Enrique, sur le banc, a le sourire discret d’un homme qui a su composer une symphonie entre les talents. Et au milieu des chants et des accolades, Luís Campos esquisse un sourire, satisfait d’avoir bâti ce pont entre le Portugal et Paris, et de voir son projet prendre la lumière.
Mais attention : cette victoire n’est pas une fin en soi. C’est un début. Vitinha, Neves, Mendes, Ramos : ces noms résonneront encore longtemps. Ils ont inscrit leur empreinte dans l’histoire du PSG, mais aussi dans celle du football européen. Et quelque chose nous dit que la saga luso du PSG ne fait que commencer.
Pour les supporters, l’espoir est simple : que la coupe aux grandes oreilles revienne encore. Avec toujours cet accent qui chante les soirs de victoire : celui du Portugal.
- Armada luso parisienne : 4 joueurs portugais + 2 joueurs brésiliens ↩︎