Trois compétitions, déjà deux titres et une ambition : marquer l’histoire. En cette saison estivale 2025, le football portugais se donne des airs de conquérant, alignant les sacres et les performances collectives de haut niveau. Et alors que les yeux sont rivés sur la coupe du monde des clubs, c’est peut-être le moment où le Portugal va tranquillement empiler les trophées avec la même rigueur que Cristiano Ronaldo aligne les records.
U17 : les petits poissons deviennent grands
Cela commence par la jeunesse. Et pas n’importe laquelle. Début juin, les U17 portugais ont réussi l’exploit de terrasser l’Italie, tenante du titre, puis d’étriller la France en finale (3-0), à Tirana. À la tête de la vague : Anísio Cabral, Duarte Cunha et Gil Neves, auteurs des buts, mais surtout d’une prestation à la mâturité footballistique rare à cet âge. Le collectif, solide, a étouffé les Bleuets, jusque-là très performants.
3ème titre de l’histoire dans cette catégorie pour la Seleção (après 2003 et 2016), cette victoire ne s’impose pas juste comme une ligne au palmarès, mais comme le signe que la formation portugaise continue de sortir des perles avec une régularité chirurgicale.
Ligue des Nations : le retour du roi
Quelques jours plus tard, autre décor, même couleur rouge et verte. Direction Munich. Le Portugal de Roberto Martinez, à la tête d’une armada de stars, renverse l’Allemagne en demi-finales grâce à un but de… Cristiano Ronaldo, s’il vous plaît. Puis l’Espagne, tenante de l’Euro, en finale (2-2, 5-4 tab), avec un Diogo Costa en mode muraille sur la séance de tirs au but et un Rúben Neves en exécuteur glacial.
2ème trophée en Ligue des Nations pour le Portugal, qui avait déjà gagné la première édition. Et une démonstration collective où la rigueur tactique a su éteindre les talents adverses. En bref : un Portugal à la fois flamboyant et mûr. Une Seleção capable d’alterner la possession et la projection. La mélodie est connue, mais la partition s’enrichit.
Les U21 en mission commando
Mais l’été portugais ne s’arrête pas là. Les U21, menés par l’entraineur Rui Jorge, veulent eux aussi marquer leur territoire. Et si le Portugal n’a jamais remporté l’Euro Espoirs, 2025 pourrait être l’année du premier sacre. Après un match nul encourageant contre la France (0-0), la Seleção U21 a littéralement écrasé la Pologne (5-0). Une manita bien sentie, où Geovany Quenda, ailier de 18 ans, a régalé entre buts et passes décisives.
L’entrêneur en a même profité pour faire tourner avant le duel décisif contre la Géorgie. En ligne de mire : une qualification en quarts et la perspective d’inscrire, enfin, le Portugal au palmarès de la catégorie.
Une génération dorée, un pays en transe
Des U17 aux séniors, en passant par les Espoirs, le Portugal donne l’impression d’avoir aligné toutes ses planètes. Mieux : cette dynamique semble le fruit d’un travail de fond, et non d’un simple coup de génie ponctuel. Formation rigoureuse, gestion intelligente des égos, mise en valeur du collectif et fidélité à une identité de jeu affirmée : autant d’ingrédients qui composent aujourd’hui l’alchimie d’un football portugais plus séduisant, plus structuré, et surtout, prêt à régner sur l’Europe.
En attendant un éventuel triplé historique, les supporters savourent. Et l’Europe retient son souffle : le Portugal n’est plus juste une nation avec des talents, c’est une machine à gagner. Peut-être pas encore imbattable. Mais clairement inarrêtâble.