Le gouvernement portugais a récemment annoncé la sélection de la municipalité d’Alcochete, sur les rives du Tage, pour la construction du nouvel aéroport de Lisbonne. Cette décision, dévoilée le 14 mai 2024, marque un tournant dans un débat qui dure depuis cinquante ans. Récemment, sur portugal.fr, la problématique des infrastructures aéroportuaires était au cœur des discussions, notamment avec le projet Magellan 500 à Santarém. Cependant, c’est finalement Alcochete qui semble être privilégié, bien que l’incertitude demeure.
Un projet attendu depuis des décennies
Le nouvel aéroport de Lisbonne à Alcochete est destiné à désengorger l’actuel aéroport Humberto Delgado, situé au nord de la capitale. Saturé depuis plusieurs années, cet aéroport voit son nombre de passagers doubler en dix ans, atteignant 33 millions l’an passé. Le projet Alcochete, situé à 35km de Lisbonne, qui devrait à terme remplacer complètement l’actuel aéroport, est estimé à environ huit milliards d’euros. Aucune date de mise en service n’a encore été fixée pour cette infrastructure tant attendue.
Le choix d’Alchochete
L’emplacement du nouvel aéroport a suscité de nombreux débats. Alcochete, sur la rive sud de l’estuaire du Tage, a été désignée meilleure option par un comité d’experts. Leur rapport, commandé par le précédent gouvernement socialiste, a analysé huit scénarios différents, plaçant Alcochete en tête. Toutefois, ce choix ne fait pas l’unanimité, et des alternatives comme le projet Magellan 500 à Santarém continuent de faire valoir leurs avantages.
Des projets de transport ambitieux
Le Premier ministre Luis Montenegro, en fonction depuis avril 2024, a souligné l’importance de cette décision stratégique. Il a également annoncé la construction d’un troisième pont à Lisbonne pour relier les deux rives du Tage, ainsi qu’une liaison ferroviaire à grande vitesse entre Lisbonne et Madrid, deux projets ambitieux visant à renforcer les infrastructures du pays.
50 ans de discussions
Le débat autour du nouvel aéroport dure depuis un demi-siècle, avec 17 projets différents discutés au fil des décennies. En 2010, Alcochete avait déjà été choisi avant d’être abandonné en raison de la crise de la dette. La dernière tentative, en 2022, proposait un aéroport complémentaire à Montijo, rejeté par le gouvernement suite à des contestations politiques. Cette longue saga pourrait enfin trouver une conclusion avec le choix d’Alcochete.
Les perspectives pour Alcochete
Malgré les arguments en faveur de Santarém, le gouvernement a opté pour Alcochete. Ce choix est justifié par des études approfondies et des rapports d’experts. Luis Montenegro a affirmé que cette décision, bien que rapide, est fondée et stratégique. Il considère que cette solution répond le mieux aux besoins futurs de la région de Lisbonne et de l’ensemble du pays.
Le Premier ministre a également insisté sur l’importance de planifier des infrastructures complémentaires. La construction d’une troisième traversée du Tage et d’une liaison ferroviaire à grande vitesse avec Madrid sont des projets qui s’inscrivent dans cette stratégie globale. Ces infrastructures visent à améliorer la connectivité et à soutenir la croissance économique de la région.
La mise en œuvre de ces projets sera suivie de près par les acteurs politiques et économiques. Le défi principal sera de maintenir un calendrier réaliste et de gérer efficacement les coûts. La collaboration entre les différentes parties prenantes sera essentielle pour réussir cette entreprise ambitieuse. Si tout se déroule comme prévu, le nouvel aéroport à Alcochete pourrait devenir une réalité dans les prochaines années.
Magellan 500, l’alternative déchue
La société Magellan 500, promotrice du projet de Santarém, a exprimé sa déception face à la décision du gouvernement. Selon eux, Santarém était le meilleur choix, notamment grâce aux infrastructures existantes. Le projet aurait permis de réduire les coûts pour l’État et d’être opérationnel en cinq ans, contrairement aux estimations pour Alcochete. Les promoteurs soulignent que le projet de Santarém aurait permis de gagner du temps en évitant la construction de nouvelles infrastructures de transport.
Les avantages de Santarém
Le projet de Santarém présentait plusieurs avantages selon ses promoteurs. D’abord, il exploite les infrastructures ferroviaires et routières existantes, réduisant ainsi les coûts d’investissement. Ensuite, il serait entièrement financé par des fonds privés, ce qui allègerait le fardeau financier de l’État. Enfin, il pourrait être achevé en seulement cinq ans, répondant rapidement à l’urgence aéroportuaire actuelle.
Ces arguments sont appuyés par une étude détaillée qui met en avant les bénéfices économiques et logistiques de Santarém. Les promoteurs estiment que cette solution serait la plus rapide et la moins coûteuse pour le pays. En comparaison, Alcochete nécessiterait des investissements massifs pour de nouvelles infrastructures, retardant ainsi la mise en service du nouvel aéroport.
Notons bien qu’après 5 décennies, nous ne sommes plus à un revirement près ! Ce projet étant éminemment politique, nous attendrons la confirmation des financements à l’assemblée nationale, avant d’être sûr de la viabilité de ce projet aéroportuaire.
La fin d’un débat de 50 ans ?
Le choix d’Alcochete pour le nouvel aéroport de Lisbonne met fin à un débat de cinquante ans. Bien que d’autres alternatives aient leurs avantages, le gouvernement a pris une décision stratégique en faveur de la rive sud du Tage. Avec des investissements importants et des projets d’infrastructures complémentaires, cette décision marque un tournant pour l’avenir des transports au Portugal. La réussite de ce projet dépendra de la capacité à surmonter les défis financiers et logistiques, mais pourrait offrir à la région de Lisbonne une solution pérenne à ses problèmes de saturation aéroportuaire.