Le marché immobilier portugais surévalué de 20% selon le FMI

immobilier lisbonne

L’alerte lancée par le Fonds monétaire international (FMI) sur le marché immobilier portugais marque un tournant critique dans l’analyse économique du secteur. Selon Alfred Kammer, directeur du FMI pour l’Europe, une surestimation préoccupante de 20 % caractérise le marché, mettant en lumière des risques non négligeables pour l’économie et la société portugaise.

La surestimation immobilière : un phénomène inquiétant

La récente communication d’Alfred Kammer révèle une réalité alarmante pour les acteurs du marché immobilier au Portugal. Cette surestimation de 20 % s’inscrit dans un contexte plus large, reflétant une tendance commune à plusieurs marchés immobiliers européens.

La croissance ralentie des prix, observable actuellement, pourrait préfigurer une correction rapide et déstabilisante des prix. Une telle évolution aurait des conséquences importantes sur le marché et les parties prenantes.

Les éléments contributifs à cette situation incluent une augmentation des coûts de construction et des restrictions en matière de permis de construire, exacerbées par la pandémie de Covid-19 et les répercussions de la guerre en Ukraine.

Conséquences pour les banques et les emprunteurs

Le risque lié à la surévaluation immobilière dépasse le cadre du marché immobilier, touchant également le secteur bancaire. Les banques portugaises, bien que solides, doivent anticiper les difficultés potentielles des détenteurs de prêts hypothécaires.

Une particularité du marché portugais réside dans la prédominance des prêts hypothécaires à taux d’intérêt variables, rendant les emprunteurs plus vulnérables aux fluctuations des taux. Le FMI conseille donc la création d’un coussin de risque systémique pour les banques, visant à protéger les emprunteurs en difficulté.

La crise du logement et ses implications

Kammer met en exergue l’importance de l’accessibilité au logement, un défi majeur pour les jeunes et les résidents urbains. Cette problématique, au-delà de ses implications portugaises, s’étend à l’ensemble de l’Europe. Le manque d’accessibilité affecte la croissance économique et le bien-être social, posant un défi significatif pour les politiques publiques.

L’augmentation des taux d’intérêt et ses répercussions

Les récentes hausses de taux d’intérêt, initiées par la Banque centrale européenne, ont un impact direct sur les emprunteurs portugais. Le Portugal se trouve particulièrement exposé de par la nature variable de ses prêts hypothécaires. Cette situation entraîne une transmission rapide et incisive de la politique monétaire, accentuant les risques pour les ménages.

Mesures gouvernementales et réactions du FMI

En réponse à cette situation, le gouvernement portugais a adopté des mesures d’atténuation, incluant des mécanismes de soutien aux familles et des bonifications d’intérêt. Toutefois, selon Kammer, ces initiatives ne constituent que des solutions temporaires.

Le FMI insiste sur la nécessité d’augmenter l’offre de logements, incluant le logement social, pour adresser de manière durable le problème de l’accessibilité.

Le Portugal en quête de solutions durables

La mise en garde du FMI à l’égard du marché immobilier portugais nous confronte à des défis complexes et multidimensionnels. Il apparaît essentiel de développer des solutions à long terme, centrées sur l’accroissement de l’offre de logements. Cette stratégie globale est cruciale pour assurer la stabilité financière, l’accessibilité au logement, et le bien-être social sur le long terme.


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