Le gouvernement portugais souhaite moderniser les infrastructures

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Relancer des chantiers abandonnés, investir dans la mobilité et l’énergie, renforcer la cohésion territoriale : le gouvernement portugais, dirigé par le Premier ministre Luís Montenegro, entend imprimer sa marque par une politique ambitieuse de modernisation des infrastructures nationales. À travers son programme récemment présenté, l’exécutif souhaite faire de l’investissement public un levier de compétitivité, de durabilité et de rééquilibrage territorial.

Routes, voies ferrées, aéroports, ports, hôpitaux, énergie, numérique… Peu de secteurs échappent à cette volonté de rattrapage et de transformation. Le défi est immense, tant les retards sont anciens et les attentes élevées. Mais l’approche se veut pragmatique : prioriser les chantiers bloqués, mobiliser des financements européens, et bâtir une stratégie de long terme, encadrée par un nouvel outil de planification stratégique.

Mobilité : l’urgence d’un rattrapage ferroviaire et routier

Parmi les chantiers les plus symboliques : la modernisation du réseau ferroviaire. Le gouvernement s’est engagé à finaliser les grandes liaisons à grande vitesse attendues depuis des décennies : Lisbonne-Porto, Porto-Valença (vers la Galice), et Lisbonne-Caia (frontière espagnole). Ces connexions doivent non seulement réduire les temps de trajet, mais aussi renforcer l’intégration territoriale et le report modal vers le rail.

Autre priorité, le projet d’extension du métro lisboète vers la Margem Sul, en particulier la commune de Setúbal. Une manière de désenclaver des zones densément peuplées, souvent mal desservies. Côté routes, c’est l’IP3, entre Viseu et Coimbra, qui concentre l’attention : considérée comme l’une des routes les plus dangereuses du pays, elle doit enfin être transformée en voie express sécurisée. Plusieurs reports ont alimenté la frustration locale. Le gouvernement promet cette fois d’aller jusqu’au bout.

Un nouvel aéroport pour accompagner la croissance

Après des années d’atermoiements, l’emplacement du nouvel aéroport Luís de Camões a été confirmé (Alcochete). Le début des travaux est imminent, selon le programme gouvernemental. L’objectif est clair : soulager l’aéroport Humberto Delgado de Lisbonne, saturé depuis longtemps, et renforcer l’ensemble du réseau aéroportuaire national. Cette modernisation accompagne également le lancement du processus de privatisation de la compagnie aérienne TAP Air Portugal, un dossier sensible politiquement, encore très débattu au Parlement.

Énergie et numérique : vers une souveraineté renforcée

L’incident du blackout du 28 avril, qui avait temporairement plongé plusieurs zones du pays dans le noir, a agi comme un électrochoc. Depuis, le gouvernement affiche sa volonté de sécuriser et moderniser le réseau électrique national. Cela passe par une meilleure interconnexion avec les réseaux européens, mais aussi par une plus grande intégration des énergies renouvelables. L’enjeu est autant écologique que stratégique : garantir l’autonomie énergétique du Portugal tout en respectant ses engagements climatiques.

Parallèlement, l’exécutif veut accélérer la couverture numérique du pays. Cela inclut le développement de la 5G, la création de nouveaux data centers, et la mise en place d’un cadre réglementaire favorable aux investissements technologiques. Le Portugal, qui s’est déjà positionné comme une destination attractive pour les start-up, souhaite consolider cette image en renforçant son infrastructure digitale.

Ports, santé, justice : la cohésion territoriale en ligne de mire

Le programme Portos 5+, annoncé récemment, vise à requalifier les infrastructures portuaires portugaises, pour améliorer la mobilité maritime et fluidifier les exportations. Les ports de Sines, Leixões et Setúbal devraient être les premiers concernés, avec des investissements orientés vers la logistique et l’intermodalité.

Sur le plan des services publics, le gouvernement veut également agir vite. La construction du nouvel hôpital de l’Algarve, longtemps réclamé par les habitants de la région, a été validée. Des projets similaires dans le domaine de l’éducation, de la justice et de la sécurité sont également en cours de planification, avec l’objectif de renforcer l’accès aux services essentiels dans les régions les plus périphériques.

Une vision à long terme… confrontée à des réalités politiques

Pour encadrer cette dynamique d’investissement, le gouvernement prévoit de mettre en place un instrument national de coordination des investissements publics. Il s’agit de mieux articuler les projets, d’évaluer leur efficacité et de garantir leur cohérence avec les objectifs de développement durable. Cet outil de gouvernance doit également permettre un meilleur usage des fonds européens, notamment ceux du plan de relance et de résilience post-Covid.

En affichant cette volonté d’agir sur les infrastructures, le gouvernement de Luís Montenegro entend répondre à une double attente : celle des citoyens, fatigués par des années de stagnation, et celle des investisseurs, à la recherche de stabilité et de perspectives. Mais la réussite de ce programme dépendra largement de sa capacité à tenir le calendrier, à fédérer les collectivités locales, et à convaincre une opposition politique encore sceptique sur certaines priorités.

Le Portugal, engagé dans une transition économique, sociale et écologique, semble vouloir réconcilier vision d’avenir et rattrapage des promesses non tenues. À condition que les ambitions affichées ne s’étiolent pas dans les lenteurs bureaucratiques ou les arbitrages budgétaires. Le défi est aussi politique que logistique.

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