Le français Akuo compte investir un milliard d’euros au Portugal

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Dans un contexte européen de transition énergétique accélérée, le Portugal attire une fois de plus l’attention des géants du secteur. L’entreprise française Akuo, désormais détenue par le fonds d’investissement Ardian, vient d’annoncer un plan d’investissement au Portugal de un milliard d’euros d’ici 2032, destiné à développer une capacité d’un gigawatt à travers des projets solaires, éoliens, de batteries et d’agrivoltaïsme. De l’Alentejo à Alcobaça, cette stratégie multi-site traduit une ambition claire : faire du Portugal un laboratoire à ciel ouvert pour les énergies propres. Alors que certains projets rencontrent des obstacles réglementaires, l’ensemble du portefeuille illustre la mutation du pays vers un modèle énergétique durable, ancré dans les territoires et en dialogue avec les communautés locales.

Un tournant stratégique dans la transition énergétique

Lisbonne n’a jamais caché son ambition : faire du Portugal l’un des moteurs de la transition énergétique européenne. Mais encore faut-il les moyens. Ce sont ces moyens qu’apporte aujourd’hui le groupe français Akuo, qui a annoncé un investissement massif de un milliard d’euros d’ici à 2032. Objectif : développer 1 gigawatt de capacité à partir de projets solaires, éoliens et de stockage d’énergie dans tout le pays. Une annonce qui, au-delà de ses chiffres, confirme la place centrale qu’occupe le Portugal dans les stratégies énergétiques du XXIe siècle.

Ce n’est pas la première fois qu’Akuo parie sur la péninsule ibérique. Le groupe français, aujourd’hui détenu par le fonds Ardian, gère déjà la centrale solaire de Santas, à Monforte, avec 180 MW de capacité. Une extension est en cours pour y ajouter 45 MW d’éolien, créant un système hybride de 225 MW. Non loin de là, à Gavião, une autre centrale, Margalha, devrait voir le jour d’ici la fin 2025. Mise en service prévue pour le premier trimestre 2026, avec une capacité annoncée de 147 MW.

Des technologies vertes au service des territoires

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Mais Akuo ne se contente pas de produire de l’énergie. L’entreprise s’implique aussi dans la manière dont cette énergie s’insère dans les territoires. À Alcobaça, elle expérimente un projet agrivoltaïque, où les panneaux solaires cohabitent avec les vergers de pommes. Ce projet, soutenu par le Plan de relance et de résilience, réunit innovation technologique et patrimoine agricole. Il s’agit moins de juxtaposer que d’intégrer, pour que l’énergie devienne un levier de développement local, et non un facteur d’accaparement foncier.

Dans cette logique d’inclusion, Akuo a également lancé une campagne de financement participatif autour de la centrale de Santas. Objectif atteint : les 5 millions d’euros prévus ont été levés. Le message est clair : partager les retombées économiques avec les riverains, renforcer l’ancrage social des projets, créer un modèle plus démocratique de la transition énergétique. La démarche tranche avec la méfiance souvent suscitée par les grands groupes industriels dans les campagnes.

Freins, justice et incertitudes réglementaires

Le tableau n’est pas pour autant idyllique. Le projet de centrale de Polvorão (entre Gavião et Nisa) est aujourd’hui suspendu, visé par une action en justice du ministère public portugais. Le contentieux porte sur les conditions de licence : impact environnemental, respect de la réglementation foncière, conformité avec la Réseau Natura 2000. L’entreprise se défend en affirmant avoir suivi toutes les procédures. Mais l’affaire souligne les tensions entre urgence climatique et protection des écosystèmes, entre volonté de produire vert et nécessité de planifier durablement.

Akuo ne cache pas non plus son intérêt pour l’éolien offshore. L’entreprise figure parmi les candidats potentiels au prochain appel d’offres. Mais elle attend encore que les règles soient clarifiées. Là encore, prudence stratégique et incertitudes réglementaires s’entrecroisent.

Le Portugal, plateforme verte de l’Europe?

En attendant, le milliard d’euros annoncé se prépare à irriguer les territoires portugais. Un signal fort, alors que l’Europe cherche à renforcer son autonomie énergétique sans sacrifier ses engagements climatiques.

Ce mouvement s’inscrit dans une tendance plus large : le retour des investissements à impact sur les marges du continent. Le Portugal, par sa stabilité politique, ses infrastructures, et ses ambitions écologiques, devient un laboratoire à ciel ouvert. Le pari d’Akuo, s’il réussit, pourrait bien servir de modèle. Ou, au contraire, rappeler que même les meilleures intentions doivent composer avec les réalités du terrain.

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