Le Portugal, pays à la tradition catholique profondément enracinée, a annoncé ce lundi qu’il décrétera 3 jours de deuil national à la suite de la mort du pape François, survenue à l’âge de 88 ans au Vatican. La mesure, proposée par le Premier ministre Luís Montenegro, vise à coïncider avec les cérémonies funéraires organisées par le Saint-Siège.
Dans une déclaration solennelle, le chef du gouvernement a exprimé la tristesse du pays et souligné que le pape François avait été « une source d’inspiration pour les Portugais » et « un homme d’une humanité exceptionnelle ». Le président de la République, Marcelo Rebelo de Sousa, catholique pratiquant, s’adressera à la nation ce soir à 20h, marquant ainsi l’unité institutionnelle autour de cet hommage national.
Une relation spéciale entre le pape François et le Portugal
Le lien entre le pape et le peuple portugais s’est forgé au fil de ses visites, notamment lors de deux moments forts de son pontificat : en 2017, pour le centenaire des apparitions mariales à Fátima, et en août 2023, à l’occasion des Journées mondiales de la jeunesse. Ces événements ont profondément marqué le pays, renforçant un sentiment de proximité et de gratitude.
« Les Portugais ont noué avec le pape une relation d’amitié et de fraternité qui allait au-delà des convictions religieuses »
« Les Portugais ont noué avec le pape une relation d’amitié et de fraternité qui allait au-delà des convictions religieuses », a déclaré Luís Montenegro, avant d’ajouter que « ses visites ont laissé une marque indélébile » dans la mémoire collective nationale. Le pape François avait canonisé à Fátima deux des trois jeunes bergers qui, selon la tradition catholique, ont vu la Vierge Marie en 1917.
Une pluie d’hommages officiels au Portugal
Les réactions des autorités portugaises ont afflué dès l’annonce du décès. Le Premier ministre a qualifié le souverain pontife de « Pape extraordinaire », saluant « un héritage unique d’humanisme, d’empathie, de compassion et de proximité avec les gens ». Il a invité les citoyens à perpétuer l’exemple du pape « dans leur quotidien, quelles que soient leurs activités ».
De son côté, Pedro Nuno Santos, secrétaire général du Parti socialiste, a évoqué « une voix courageuse pour la justice sociale, la dignité humaine et la paix », rappelant l’engagement constant du pape en faveur des plus vulnérables. Le président du Conseil européen, António Costa, a quant à lui salué un homme « profondément miséricordieux » et attentif aux « défis de notre temps ».
Un deuil partagé dans toutes les sphères de la société
Le patriarcat de Lisbonne, par la voix de Dom Rui Valério, a exprimé une « immense douleur » face à la disparition du Saint-Père. Les prêtres de tout le pays ont été invités à faire sonner les cloches des églises et à célébrer des messes en hommage au pape défunt.
D. Manuel Clemente, cardinal patriarche émérite de Lisbonne, a rappelé que le pape François avait « apporté à l’Église les frontières du véritable Évangile » par son action pastorale proche du terrain et profondément enracinée dans les valeurs chrétiennes.
La Fédération portugaise de football (FPF) a également annoncé qu’un minute de silence serait observée lors de tous les matchs des compétitions nationales jusqu’au 27 avril, soulignant ainsi l’impact du pape au-delà du monde religieux.
Un pontificat historique
Élu en mars 2013, le pape François aura marqué l’histoire comme le premier pontife jésuite, mais aussi comme le premier non-Européen à diriger l’Église catholique depuis plus d’un millénaire. Né Jorge Mario Bergoglio en Argentine, il s’est imposé comme une figure morale mondiale, défenseur des pauvres, des migrants, de l’environnement et du dialogue interreligieux.
Le Vatican a annoncé que le pape est décédé paisiblement dans sa résidence, après une dernière apparition publique dominicale à la fenêtre de la basilique Saint-Pierre pour la bénédiction « Urbi et Orbi ». La date exacte des funérailles devrait être précisée par le Saint-Siège dans les heures à venir, moment auquel les trois jours de deuil seront officiellement activés au Portugal.
Le décès du pape François suscite une émotion profonde au Portugal, reflet du respect et de l’affection que lui portait une large partie de la population. En décrétant un deuil national, le gouvernement portugais témoigne de l’impact immense qu’a eu son pontificat, tant sur la scène internationale que dans la vie spirituelle du pays. Son souvenir vivra dans les cœurs comme dans l’histoire.
