La présence du virus H5N1 a été confirmée sur une cigogne blanche à Portimão, portant à 29 le nombre de foyers détectés cette année au Portugal. Les autorités sanitaires appellent à la vigilance et renforcent les mesures de biosécurité, alors que l’Europe entière fait face à une recrudescence de la maladie.
Une alerte renouvelée dans le sud du pays
La Direction générale de l’alimentation et de la vétérinaire (DGAV) 1 a annoncé un nouveau cas de grippe aviaire dans le district de Faro, plus précisément à Portimão. Cette fois, c’est une cigogne blanche qui a été testée positive au virus H5N1. En juillet dernier, une première contamination avait été détectée chez une goélande à pattes jaunes dans la même municipalité.
Ce nouveau foyer porte à 29 le nombre total de cas recensés au Portugal depuis le début de l’année, dont plusieurs à Madère et à Aveiro. Bien que la transmission à l’humain reste rare, elle n’est pas exclue : des cas sporadiques ont été documentés dans le monde entier, et les infections peuvent entraîner des formes sévères, voire mortelles.
Une vigilance accrue face aux migrations d’oiseaux
Cette nouvelle détection survient alors que l’Europe, et en particulier l’Allemagne, fait face à une propagation rapide du virus H5N1. Le pays observe depuis début octobre une forte mortalité parmi les oiseaux sauvages migrateurs, notamment les grues, dans plusieurs zones de repos comme Linum, près de Berlin. Plus de 1000 grues mortes y ont déjà été recensées en quelques jours.
La situation inquiète les autorités vétérinaires européennes. En France, un bulletin épidémiologique ESA daté du 22 octobre confirme la présence de foyers dans 22 pays européens depuis août 2025. La saison migratoire actuelle constitue un vecteur important de dispersion du virus entre les pays et les écosystèmes.
Appels au respect des mesures de biosécurité
Au Portugal, la DGAV appelle à éviter tout contact entre oiseaux domestiques et oiseaux sauvages. Les éleveurs sont invités à appliquer strictement les mesures de biosécurité : séparation des espèces, désinfection du matériel, signalement des mortalités suspectes. Toute suspicion doit être immédiatement notifiée aux services vétérinaires compétents.
Ce rappel s’adresse tout autant aux particuliers, aux chasseurs et aux observateurs d’oiseaux. Il est recommandé de ne pas manipuler d’animaux malades ou morts sans équipement approprié, afin de réduire tout risque de contamination.
Un enjeu sanitaire mais aussi économique
Au-delà des aspects sanitaires, la grippe aviaire constitue une menace sérieuse pour l’économie avicole. Lors de précédentes épidémies, des dizaines de milliers d’animaux ont dû être abattus pour contenir la maladie, avec des conséquences lourdes pour les producteurs. En Allemagne, 15.000 volailles ont encore été abattues cette semaine dans le Bade-Wurtemberg. On comprend donc bien l’inquiétude des autorités portugaises.
La filière avicole portugaise, bien que moins touchée jusqu’à présent, reste particulièrement exposée. Les autorités espèrent limiter l’expansion du virus grâce à une réponse rapide et coordonnée à chaque nouvelle alerte.
Un suivi en temps réel nécessaire
Alors que la saison migratoire automnale bat son plein, les experts en santé animale estiment que de nouveaux foyers pourraient apparaître dans les semaines à venir, y compris dans des zones jusqu’ici épargnées. Une surveillance renforcée, notamment dans les zones humides et les grands couloirs migratoires, est en cours.
Le Portugal reste pour l’instant sous un niveau de risque modéré, mais les données récentes montrent que la situation peut évoluer rapidement. L’anticipation, la coordination européenne et la transparence de l’information sont plus que jamais essentielles pour contenir la propagation de la grippe aviaire à l’échelle du continent.
Recommandations essentielles
- Éviter tout contact avec des oiseaux sauvages morts ou malades
- Protéger les basses-cours et élevages par des clôtures et filets
- Appliquer des mesures d’hygiène rigoureuses sur les exploitations
- Signaler tout comportement anormal ou mortalité soudaine d’oiseaux à la DGAV
Dans un contexte climatique incertain et de forte mobilité animale, la vigilance collective reste la meilleure barrière face à une épidémie potentiellement dévastatrice pour la biodiversité et la filière agricole.
- DGAV : https://www.dgav.pt/ ↩︎







