Municipales : l’abstention tombe à son plus bas niveau depuis 2005

abstention

Le scrutin municipal du dimanche 12 octobre 2025 a été marqué par une participation électorale en hausse. Selon les données provisoires publiées par le ministère de l’Administration interne, le taux d’abstention s’établit à 40,74 %. Il s’agit du chiffre le plus bas enregistré depuis 2005, marquant une inflexion significative par rapport à la tendance observée ces vingt dernières années.

Ce recul de plus de 5 points par rapport à 2021 (46,35 %) confirme un léger redressement de la participation dans les élections locales, après plusieurs scrutins marqués par une démobilisation croissante de l’électorat. En 2021, le Portugal avait connu la deuxième plus forte abstention de son histoire municipale, derrière le record de 2013 (47,4 %). En 2009 déjà, la barre des 40 % avait été franchie, un seuil qui n’avait plus été repassé à la baisse depuis.

En 2021, le Portugal avait connu la deuxième plus forte abstention de son histoire municipale

Pour retrouver un taux aussi faible, il faut remonter à 2005, lorsque l’abstention s’élevait à 39,02 %. Ce niveau demeure toutefois éloigné des standards des années fondatrices de la démocratie portugaise. Lors des élections municipales de 1979 et 1982, la participation était nettement plus forte, avec des taux d’abstention inférieurs à 30 % (respectivement 26,23 % et 28,58 %). Même en 1976, lors du premier scrutin local démocratique, le taux d’abstention restait modéré (35,42 %).

Entre 1985 et 2005, la participation s’est progressivement effritée, avec des taux d’abstention oscillant autour de 35 à 40 %, sans franchir durablement de seuil critique. Ce n’est qu’à partir de 2009 que s’installe une nouvelle dynamique plus préoccupante. Les scrutins de 2013, puis ceux de 2021, confirment une perte de lien entre les citoyens et les élections locales.

La tendance de 2025 pourrait toutefois indiquer une reprise du lien civique, du moins partielle. Plusieurs facteurs peuvent l’expliquer : un contexte politique plus polarisé, marqué par la montée du parti Chega, la compétition renforcée entre PS et PSD, ou encore le rôle plus visible des maires dans la gestion des crises locales (logement, services publics, environnement). De plus, certaines circonscriptions clés comme Lisbonne ou Porto ont connu un enjeu politique élevé, incitant les électeurs à se mobiliser davantage.

Reste à savoir si cette inflexion constitue un sursaut ponctuel ou le début d’un redressement durable de la participation électorale au Portugal. Les prochaines législatives seront un test révélateur.

A propos des élections municipales 2025

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