Le ministre portugais de l’Éducation, Fernando Alexandre, a confirmé ce lundi 30 juin une mesure qui suscite déjà de vifs débats : l’interdiction prochaine des téléphones portables pour les élèves jusqu’à la 6ème année (début du collège au Portugal). Cette interdiction concernera aussi bien les écoles publiques que privées, dans le cadre d’une stratégie gouvernementale visant à améliorer la concentration en classe et à lutter contre le décrochage scolaire.
Une interdiction annoncée, bientôt concrétisée
La mesure, qui figurait déjà dans le programme électoral et le programme de gouvernement, fait l’objet d’une préparation depuis plusieurs mois. L’année dernière, une simple recommandation avait été adressée aux établissements, mais cette fois, l’interdiction deviendra une obligation légale. « La loi s’appliquera à tous, qu’il s’agisse d’établissements publics ou privés », a insisté le ministre. Il a toutefois refusé de préciser la date exacte d’entrée en vigueur, indiquant que des détails seraient bientôt communiqués aux écoles et au grand public.
Pourquoi bannir les smartphones ?
L’usage massif des smartphones en milieu scolaire est depuis longtemps pointé du doigt pour ses effets négatifs : distraction, isolement, cyberharcèlement, accès à des contenus inappropriés. Le gouvernement portugais souhaite ainsi créer un environnement plus favorable aux apprentissages, surtout chez les plus jeunes. « Il s’agit de favoriser l’attention, la discipline, et de limiter l’influence de l’écran dans les premières années scolaires », expliquent les responsables du ministère. Le Portugal rejoint ainsi d’autres pays européens, comme la France ou les Pays-Bas, qui ont déjà adopté des mesures similaires.
Un cadre universel : public et privés concernés
Une des particularités de cette interdiction est son application généralisée. Qu’il s’agisse d’écoles publiques ou d’établissements privés, la règle sera la même. Le ministre a rappelé que la loi portera sur l’ensemble des premières années de scolarité, sans distinction. Une manière de garantir l’équité et d’éviter que certaines écoles puissent y déroger. Reste à voir comment cette interdiction sera contrôlée et quelles seront les conséquences en cas d’infraction.
D’autres réformes à venir dans l’éducation
Si le bannissement des téléphones fait la Une, d’autres chantiers sont en cours. Le ministre a annoncé l’évaluation des programmes scolaires en vue de leur révision. Une équipe spécialisée travaille actuellement sur une mise à jour des contenus, avec des changements attendus pour la rentrée 2025. Par ailleurs, la priorité sera donnée à une politique d’action sociale plus équitable, notamment via les bourses étudiantes. Le ministre a aussi réitéré son opposition à une suppression totale des frais d’inscription (propinas), jugée « fiscalement régressive ».
Une chose est certaine : le gouvernement veut marquer une rupture dans la façon d’aborder la vie scolaire au Portugal. La rentrée s’annonce donc placée sous le signe du changement, avec un mot d’ordre : recentrer l’école sur l’essentiel.