Comment l’Espagne et le Portugal ont pris du pouvoir à Bruxelles

europe Bruxelles

La péninsule ibérique marque de plus en plus sa présence au sommet des institutions européennes. Entre la nomination d’Antonio Costa à la tête du Conseil européen, de Teresa Ribera comme numéro deux de la Commission, et de Nadia Calvino à la Banque européenne d’investissement, l’Espagne et le Portugal affichent une influence croissante dans les cercles décisionnels de l’Union européenne. Cette montée en puissance ne relève pas du hasard, mais d’une stratégie volontaire et concertée, mettant en avant la stabilité et le dynamisme de ces deux pays.

Antonio Costa, une candidature évidente pour le Conseil européen

antonio costa

Antonio Costa, ancien Premier ministre portugais, a été choisi pour succéder à Charles Michel à la présidence du Conseil européen depuis le 1er décembre. Sa nomination reflète le besoin de respecter les équilibres politiques et géographiques au sein de l’Union. En tant que socialiste du sud de l’Europe, il s’est rapidement imposé comme un choix naturel, bénéficiant d’un large soutien au Portugal, tant de la gauche que de la droite. Son leadership européen illustre le consensus national portugais autour des questions européennes, contrairement à l’Espagne, où ces nominations suscitent souvent des controverses.

Une influence espagnole accrue dans la Commission

Teresa Ribera : la clé du Pacte vert

Teresa Ribera

À Bruxelles, l’Espagnole Teresa Ribera occupe désormais une position stratégique en tant que numéro deux officieuse de la Commission européenne. Chargée du portefeuille de la transition verte et de la politique de concurrence, elle joue un rôle central dans la mise en œuvre du Pacte vert. Son parcours et ses responsabilités reflètent l’investissement du gouvernement espagnol dans les grandes priorités européennes, malgré des tentatives de déstabilisation menées par certains groupes politiques au Parlement européen.

Nadia Calvino : une bataille gagnée pour l’Espagne

Nadia Calvino

À la Banque européenne d’investissement (BEI), c’est une autre Espagnole, Nadia Calvino, qui occupe désormais le poste de présidente. Ancienne ministre de l’Économie, elle a bénéficié d’un soutien sans faille de Pedro Sanchez, son ancien supérieur, pour décrocher ce rôle clé. Ce poste renforce le positionnement stratégique de l’Espagne dans le financement des grandes initiatives européennes, notamment l’innovation et les projets de transition énergétique.

Le Portugal : stabilité et consensus au service de l’Europe

Contrairement à l’Espagne, où les nominations européennes sont parfois sujettes à des polémiques politiques, le Portugal aborde ces opportunités avec une vision consensuelle. Antonio Costa et Maria Luis Albuquerque, bien que provenant de camps politiques opposés, symbolisent cette unité nationale autour des ambitions européennes. Ce consensus permet au Portugal de se positionner comme un partenaire fiable et discipliné, notamment face à des pays comme l’Italie, dont l’instabilité politique inquiète certains partenaires européens.

Les raisons d’une montée en puissance ibérique

  • Un engagement pro-européen affirmé, renforcé par la faible influence des partis populistes comme Vox en Espagne ou Chega au Portugal.
  • Des leaders charismatiques et influents, tels que Pedro Sanchez et Antonio Costa, capables de négocier efficacement au sein de l’Union.
  • Une stratégie commune visant à consolider leur présence dans les institutions, reflétée par des nominations clés dans des domaines stratégiques.

Le rôle croissant de la communication portugaise

La récente nomination de Paula Pinho, une Portugaise expérimentée, comme porte-parole en chef de la Commission, illustre également cette montée en puissance. Forte de son expertise en énergie et de ses compétences linguistiques, elle renforce l’image d’un Portugal capable de s’adapter aux attentes européennes tout en affirmant ses priorités nationales.

Un nouveau cycle européen marqué par l’influence ibérique

Dans un contexte où l’Union européenne s’apprête à relever des défis majeurs, tels que la transition énergétique, l’innovation et les relations commerciales mondiales, l’Espagne et le Portugal s’imposent comme des acteurs incontournables. Ces deux pays, stables et pro-européens, tirent parti de leur expertise et de leur réseau pour occuper des positions clés. Leur influence à Bruxelles marque le début d’un cycle où la voix de la péninsule ibérique se fera entendre avec force, au bénéfice d’une Europe plus solidaire et compétitive.

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