Astérix en Lusitanie : le Portugal entre dans la légende gauloise

asterix lusitanie

Pour la première fois depuis la création du personnage en 1959, Astérix quitte son Armorique natale pour découvrir un territoire encore inexploré : la Lusitanie. Ce 23 octobre 2025 marque la sortie très attendue du 41e album de la série culte, imaginé par Fabcaro et Didier Conrad. L’événement est mondial, mais il résonne tout particulièrement au Portugal, où l’annonce de cette aventure « à la maison » a déclenché un enthousiasme sans précédent. Le titre de l’album, Astérix en Lusitanie, promet une immersion aussi décalée que tendre dans l’histoire, la culture et les clichés, assumés, de ce coin d’Europe que les Gaulois n’avaient pas encore conquis, à leur manière.

Une aventure ensoleillée au cœur de la Lusitanie antique

Ce nouvel opus s’ouvre sur une situation familière : les Romains font des leurs. Mais cette fois, c’est en Lusitanie, ancienne province romaine correspondant en grande partie au Portugal actuel, que se déroulent les événements. Astérix, Obélix et Idéfix y viennent prêter main forte à un peuple valeureux, menacé par les troupes du centurion Nouvelopus et la trahison d’un certain Pirespès. L’ambiance est lumineuse, presque balnéaire, et la tonalité volontairement plus joyeuse qu’épique.

Le scénariste Fabcaro a souhaité faire voyager les lecteurs dans une ambiance méditerranéenne, à travers un album qui respire le soleil, la fête et l’humour. « J’avais envie d’un album lumineux, avec du soleil, des couleurs… qui fasse partir en vacances », a-t-il confié. L’idée d’un voyage en Lusitanie circulait depuis longtemps chez les fans. Elle se concrétise enfin, avec l’approbation enthousiaste de l’ambassadeur portugais en France, Francisco Ribeiro de Menezes, qui voit dans cette rencontre « une parenté entre Gaulois et Lusitaniens ».

Comme toujours dans la saga, les jeux de mots abondent, les clins d’œil sont nombreux, et l’on retrouve ce savant équilibre entre satire bienveillante, références culturelles et situations burlesques. Une planche résume à elle seule l’esprit de l’album : une place de village où tous les commerces vendent… de la faïence et de la morue.

Un hommage drôle, mais jamais moqueur, au patrimoine gastronomique et artisanal portugais. Obélix, fidèle à ses préférences, reste pourtant réfractaire au bacalhau : « Moi j’aime le sanglier ! »

Un titre multilingue, une sortie mondiale

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Le titre original de l’album, en français, est Astérix en Lusitanie. Sa version portugaise, Astérix na Lusitânia, sera publiée simultanément dans tout le pays. À noter que l’album paraîtra aussi en anglais, allemand, italien, néerlandais, basque, finnois, et dans 19 autres langues ou dialectes.

Un clin d’œil à l’histoire et à la saudade

Outre la gastronomie et les azulejos, l’album évoque également un pan historique peu connu du grand public : la révolte de Viriate, chef emblématique de la résistance lusitanienne face à l’Empire romain. Fabcaro le surnomme « le Vercingétorix portugais ». Ce fil historique s’entrelace avec la célèbre saudade, ce mélange de mélancolie et de fierté propre à l’âme portugaise. Les auteurs n’en font pas un sujet de moquerie, mais bien un ressort poétique. Comme lorsque Obélix, face à une tirade mélancolique d’un Lusitanien, lance un sonore : « Ils sont fous ces nôtres ! »

Le lecteur attentif notera que les noms portugais suivent la même logique que ceux des Gaulois : ils se terminent tous en « ès », comme Pataquès ou Boulquiès. Une manière de créer un lien affectif immédiat et de prolonger l’univers d’Astérix dans une nouvelle sonorité culturelle.

Un engouement exceptionnel au Portugal

Le Portugal ne boude pas son plaisir. Dès l’annonce officielle de la parution, les libraires ont été pris d’assaut. Le tirage initial portugais a été doublé par rapport à l’ordinaire, atteignant les 100.000 exemplaires. Vitor Silva Mota, éditeur portugais d’Astérix, raconte comment des milliers de fans ont envoyé des suggestions historiques et gastronomiques à inclure dans l’album. Des événements de lancement sont prévus dans plusieurs villes, notamment dans des lieux liés à l’histoire romaine locale.

L’amour des Portugais pour Astérix ne date pas d’hier : plus de 6 millions d’exemplaires y ont été vendus depuis les années 1960. Le premier éditeur non-francophone d’Astérix fut d’ailleurs portugais. Une fidélité récompensée par cet album hommage très attendu.

Les traductions portugaises ont toujours été soignées et validées en étroite collaboration avec les Éditions Albert René, afin de respecter l’esprit originel tout en adaptant l’humour aux subtilités de la langue locale.

Un duo d’auteurs désormais incontournable

Après « L’Iris blanc » (2023), le scénariste Fabcaro et le dessinateur Didier Conrad signent ici leur second album en tandem. Le style graphique reste fidèle à l’esprit d’Uderzo, tandis que l’écriture mordante et décalée de Fabcaro insuffle un rythme contemporain et accessible. L’écrivain, connu pour « Zaï zaï zaï zaï », mêle ici son humour absurde à un véritable hommage à la BD franco-belge traditionnelle.

Didier Conrad, installé aux États-Unis, poursuit quant à lui l’œuvre entamée depuis 2013. Ensemble, ils réussissent le pari d’un Astérix renouvelé sans renier son essence. Leur complicité narrative donne à cet album une tonalité cohérente, équilibrée et très actuelle.

Une sortie mondiale, un secret bien gardé

Comme à chaque sortie d’album, le mystère a été savamment entretenu. Les Éditions Albert René ont pris toutes les précautions pour éviter les fuites. Même les traducteurs ont travaillé sous haute surveillance. Ce secret participe du mythe : l’album ne sera dévoilé au public que le jour même de sa parution, ce jeudi 23 octobre.

Un phénomène culturel au-delà des frontières

Avec 5 millions d’exemplaires tirés dans le monde, dont 2 millions en France, Astérix reste la locomotive de l’édition européenne. L’engouement dépasse les frontières, porté par une fidélité intergénérationnelle rare. L’humour, les personnages, la satire politique déguisée en aventure historique : tout contribue à faire d’Astérix un phénomène qui ne s’essouffle pas.

En choisissant le Portugal, c’est aussi une façon de reconnaître l’apport culturel lusophone à l’univers européen. Une occasion pour les lecteurs français de découvrir ou redécouvrir le Portugal à travers un prisme inattendu. Et pour les lecteurs portugais, un hommage mérité à leur culture et leur histoire.

Un album à savourer… avec un peu de morue, peut-être

À travers cette nouvelle aventure, c’est une grande boucle qui se referme pour les amoureux d’Astérix : celle d’un tour d’Europe (et même du monde) qui manquait encore d’une étape majeure. La Lusitanie antique entre ainsi dans le Panthéon gaulois, avec sa saudade, ses azulejos et sa résistance farouche. Les fans portugais attendaient ce moment depuis des années. À présent, il est là.

Un seul conseil : ne tardez pas à le commander, ou vous pourriez bien devoir affronter vous aussi… une rupture de stock. Et là, même la potion magique ne pourra rien pour vous.

Image à la une réalisée avec l’intelligence artificielle

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