La perspective d’une liaison ferroviaire rapide entre le sud du Portugal et l’Andalousie espagnole vient de franchir une étape symbolique. Le Parti Social-Démocrate (PSD) de l’Algarve et le Parti Populaire (PP) de la province de Huelva ont annoncé conjointement le lancement d’une pétition bilingue appelant à la réalisation de la ligne à grande vitesse Faro-Huelva-Séville. Cette initiative politique vise à mobiliser les citoyens des deux côtés de la frontière pour soutenir un projet que les parties considèrent comme « structurel » et porteur d’avenir pour les régions concernées.
Une volonté politique commune entre Algarve et Andalousie
Réunis à Faro, les représentants du PSD/Algarve et du PP de Huelva ont signé un mémorandum d’entente actant leur volonté commune de voir aboutir le projet ferroviaire transfrontalier. La pétition, qui sera diffusée en portugais et en espagnol, s’inscrit dans une démarche de pression politique concertée, visant à interpeller les parlements nationaux mais aussi les institutions européennes sur l’urgence de concrétiser cette liaison.
« Ce projet n’est pas le rêve de quelques-uns, mais une aspiration largement partagée« , a souligné Cristóvão Norte, président du PSD de l’Algarve. Il rappelle que le gouvernement portugais a déjà ordonné la réalisation d’études préliminaires, mais que le chemin reste encore long avant la mise en chantier.
Une distance modeste, mais une liaison encore difficile
Faro et Séville ne sont séparées que par environ 200 kilomètres, ce qui représente 2h15 à 2h30 de route en voiture, en passant par l’autoroute A22 au Portugal puis l’A-49 côté espagnol. Pourtant, malgré cette proximité géographique, il n’existe toujours pas de liaison ferroviaire directe entre les deux villes. Pour l’heure, les déplacements doivent se faire en voiture, en bus longue distance (avec des compagnies comme FlixBus ou Alsa), ou par le biais de trajets combinés peu pratiques via Lisbonne ou Huelva. Une situation qui limite les échanges touristiques et professionnels entre les deux régions frontalières.
Une mobilisation politique déjà structurée
Autour de la table, la présence de figures clés des deux partis témoigne d’une mobilisation politique déjà structurée. Côté portugais, étaient présents, outre Cristóvão Norte, Mendes Bota (président de l’assemblée de district), Henrique Gomes (secrétaire), Rogerio Bacalhau (maire de Faro) et Bruno Lage (président de l’Union des paroisses de Faro). Côté espagnol, la délégation comprenait Manuel Andrés González (président du PP de Huelva), Berta Centeno (secrétaire générale), Pepe Correa (coordinateur pour les relations avec le gouvernement andalou), ainsi que Pilar Plata (mairesse de Huelva).
Le message est clair : cette ligne rapide entre Faro, Huelva et Séville est perçue comme une priorité commune pour les deux territoires. Elle incarne une ambition de développement économique, de cohésion sociale et de transition écologique.
Un projet stratégique pour le sud ibérique
Le président du PP de Huelva, Manuel Andrés González, a rappelé que cette liaison ferroviaire est essentielle pour le développement économique, social et environnemental de toute la région sud-ibérique. « Nous sommes fermement engagés dans ce projet et nous serons vigilants pour qu’il avance rapidement« , a-t-il déclaré.
Pour les deux partis, il ne s’agit pas uniquement d’une infrastructure de transport, mais d’un vecteur d’intégration transfrontalière, susceptible de dynamiser le tourisme, la mobilité des travailleurs, et d’encourager un modèle de mobilité plus durable dans cette zone de fort passage.
Les prochaines étapes
La pétition vise à mobiliser l’opinion publique et à renforcer la légitimité politique du projet. Les signataires comptent obtenir le soutien des gouvernements nationaux portugais et espagnol, mais aussi débloquer des financements européens dans le cadre des politiques de cohésion et de transport transfrontalier.
« Le Portugal a enclenché la mécanique, mais l’impulsion doit être conjointe pour aboutir à une réalisation concrète« , a insisté Cristóvão Norte. Désormais, les regards sont tournés vers Madrid, Lisbonne et Bruxelles.
Si le projet se concrétise, il pourrait devenir l’un des maillons majeurs d’une nouvelle dorsale ferroviaire reliant le sud du Portugal à l’Espagne, offrant une alternative rapide, efficace et écologique à la route.