Les vins portugais sont en péril sur l’un de leurs marchés les plus stratégiques. Les États-Unis, deuxième destination des exportations viticoles du Portugal, pourraient bientôt imposer une taxe de 200% sur les vins et spiritueux européens. Cette mesure, annoncée par Donald Trump, vise à riposter contre l’augmentation des droits de douane européens sur le whisky américain.
Une telle taxation pourrait rendre les vins portugais hors de prix pour les consommateurs américains, mettant en péril des exportations qui ont atteint plus de 102 millions d’euros en 2023. Au-delà du Portugal, c’est toute l’industrie viticole européenne qui pourrait subir les conséquences de cette nouvelle guerre commerciale.
Une taxation punitive annoncée par Donald Trump
Les producteurs de vin portugais sont en alerte : les États-Unis pourraient imposer une taxe de 200% sur le vin, le champagne et les boissons alcoolisées européennes, selon une récente annonce de Donald Trump sur Truth Social. Cette mesure vise à répondre à l’augmentation des droits de douane imposés par l’Union européenne sur le whisky américain (+50%).
Dans sa déclaration, l’ancien président américain a dénoncé l’UE comme une entité « hostile et abusive » dans sa politique tarifaire vis-à-vis des États-Unis. Si cette menace se concrétise, elle pourrait avoir des conséquences majeures sur les exportations de vins portugais, dont le marché américain représente la deuxième destination la plus importante après la France.
Le marché américain, un pilier pour le vin portugais
Selon ViniPortugal, l’organisme chargé de la promotion du vin portugais à l’international, les États-Unis ont représenté 102,1 millions d’euros d’exportations en 2023, soit une progression de 2% par rapport à l’année précédente.
Actuellement, les vins portugais bénéficient d’une forte reconnaissance aux États-Unis, notamment grâce à des cépages emblématiques comme le Touriga Nacional, l’Alvarinho et le Vinho Verde. L’imposition d’un tarif de 200% pourrait toutefois rendre ces vins inabordables pour les consommateurs américains, freinant ainsi leur croissance sur ce marché stratégique.
Des répercussions potentielles sur le secteur viticole portugais
L’introduction de cette taxe pourrait entraîner :
- Une baisse drastique des exportations vers les États-Unis, réduisant ainsi la rentabilité des producteurs portugais.
- Un repositionnement des vins portugais vers d’autres marchés moins contraignants sur le plan tarifaire.
- Une pression accrue sur le marché intérieur portugais, avec un surplus de production destiné à l’exportation.
Certains producteurs et associations viticoles craignent une situation similaire à la guerre commerciale entre les États-Unis et l’UE en 2019, qui avait vu l’administration Trump appliquer des tarifs punitifs sur les vins français, espagnols et allemands.
Quelle réaction du Portugal et de l’Union européenne ?
Le gouvernement portugais et les institutions européennes n’ont pas encore officiellement répondu à cette menace tarifaire. Toutefois, plusieurs acteurs de la filière viticole appellent à des négociations diplomatiques rapides pour éviter une nouvelle guerre commerciale qui pourrait fortement impacter l’économie du secteur.
De son côté, le Comité européen des entreprises vins (CEEV) a réaffirmé son opposition à ces mesures, estimant qu’elles nuiraient autant aux producteurs européens qu’aux distributeurs et consommateurs américains.
L’avenir des exportations de vin portugais aux États-Unis reste incertain. La menace tarifaire pourrait transformer le marché et obliger les producteurs portugais à repenser leur stratégie internationale. Une issue diplomatique semble nécessaire pour éviter une crise majeure dans le secteur viticole européen.