Concours des sardines 2025 : Faz, Refaz e Envia

Chaque année, alors que les premières lumières des fêtes de juin commencent à frémir dans les rues de Lisbonne, un autre rituel s’installe dans les foyers, les ateliers et les écoles : le concours des sardines. Plus qu’un simple jeu graphique, c’est un appel à la création collective, un clin d’œil vibrant à l’identité populaire lisboète. En 2025, le concours revient pour sa 15^e édition, sous le signe du mouvement, de la mémoire et de la réinvention, avec un thème évocateur : Faz, Refaz e Envia ¹.

Une tradition graphique qui devient patrimoine culturel

Depuis 2010, le concours de sardines est devenu un incontournable du calendrier culturel de Lisbonne. Né dans l’esprit de la EGEAC ², ce projet invite chacun à réinterpréter la silhouette emblématique de la sardine, ce petit poisson devenu icône des festivités de São João et de Santo António. Mais ici, point de grillade ou d’assiette en jeu : il s’agit d’un concours de design graphique et artistique, ouvert à tous, où la créativité prend la forme d’une sardine stylisée, libre, joyeuse ou subversive.

Ce projet invite chacun à réinterpréter la silhouette emblématique de la sardine

Ce qui frappe, d’emblée, c’est l’universalité de l’appel. Portugais ou étrangers, enfants, artistes, retraités ou collectifs associatifs : tous sont invités à participer. Seule contrainte ? Respecter la silhouette de la sardine, base formelle imposée, mais à l’intérieur de laquelle tout est permis – ou presque. La sardine peut être peinte, photographiée, collée, sculptée, pixelisée, tant qu’elle respecte quelques règles : pas de signature, ni de message publicitaire ou institutionnel. C’est la forme pure qui parle.

(…) tant qu’elle respecte quelques règles : pas de signature, ni de message publicitaire ou institutionnel

En 2024, les sardines gagnantes avaient fait le tour du web et des médias, certaines revisitant l’univers du fado, d’autres rendant hommage aux métiers anciens, ou encore détournant les codes de la mode contemporaine. En 2025, l’appel est clair : il faut créer, recréer, et partager : Faz, Refaz e Envia.

Faz, Refaz e Envia : l’appel au mouvement et à la mémoire

Le thème de cette année, « Faz, Refaz e Envia », est à lui seul un manifeste. Il évoque l’élan de créer, le droit à recommencer, et la générosité de transmettre. Dans un monde où tout va vite, où l’on jette plus qu’on ne transforme, ce thème est une invitation à ralentir et à revisiter nos imaginaires. À reprendre ce que l’on croyait imparfait. À puiser dans le passé pour mieux réinventer l’avenir.

Certaines sardines de cette édition naîtront sans doute d’esquisses abandonnées les années précédentes. D’autres surgiront d’une inspiration soudaine, capturant l’air du temps avec un brin de poésie ou d’ironie. Car la sardine, aussi modeste soit-elle, peut tout raconter : les joies populaires, les combats du quotidien, l’humour lisboète ou les espoirs d’un monde plus doux.

Le concours 2025 : modalités, prix et esprit du jeu

Les candidatures sont ouvertes du 25 février au 31 mars à 18h, heure locale. Les résultats seront annoncés d’ici le 31 mai. Chaque personne – seule ou en groupe – peut proposer jusqu’à 3 sardines différentes. Les œuvres peuvent être soumises au format numérique ou sous forme d’œuvres manuelles numérisées, du moment qu’elles respectent la silhouette de base, fournie par l’organisation.

Les critères de sélection sont clairs : originalité, créativité, lisibilité et adaptabilité. Les sardines gagnantes doivent pouvoir être utilisées sur une multitude de supports (affiches, tote bags, animations, etc.), tout en gardant leur force visuelle. Le jury sélectionnera 5 sardines lauréates, chacune récompensée par un prix de 1 500 €.

Une icône populaire qui se renouvelle sans fin

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Pourquoi une sardine ? Pourquoi ce petit poisson argenté est-il devenu le totem festif d’une capitale entière ? Peut-être parce qu’il incarne la simplicité, le partage et la chaleur des soirées d’été. Parce qu’il unit toutes les générations autour d’un grill, d’un chant ou d’un dessin. Ou simplement parce qu’il laisse place à toutes les folies graphiques, de la caricature aux symboles politiques, en passant par l’abstraction géométrique. La sardine est résolument un symbole de Lisbonne !

Le concours, lui, devient année après année un musée à ciel ouvert de l’imaginaire lisboète. On y découvre les tendances, les préoccupations et les rêves de ceux qui vivent la ville, la traversent ou la regardent de loin. Une sardine peut faire rire, émouvoir ou déranger. C’est là toute sa force : elle tient dans une main, mais peut dire l’essentiel.

Des milliers de sardines pour une ville en fête

Avec plusieurs milliers de candidatures chaque année, le concours est devenu l’un des plus populaires du pays. Les écoles d’art y voient un terrain d’expérimentation. Les enfants y participent avec enthousiasme. Les aînés y glissent un brin de nostalgie. Et les touristes découvrent à travers lui une facette inattendue de Lisbonne, celle d’une ville où l’humour graphique est une langue vivante.

Chaque sardine soumise est une lettre d’amour à Lisbonne. Un message coloré, poétique, parfois absurde, souvent attendrissant. Le concours a dépassé depuis longtemps son statut d’événement. Il est devenu une tradition contemporaine, un rendez-vous de l’imaginaire collectif où chacun peut dire : moi aussi, j’y étais.

Lisbonne en juin, c’est la fête. Mais avant, c’est la création.

Il suffit de trois mots pour entrer dans la course : Faz, Refaz e Envia. Trois mots qui résument un élan, une promesse et une main tendue. Cette année encore, les rues de Lisbonne se couvriront d’affiches colorées, d’objets dérivés et de clins d’œil visuels issus de ces sardines imaginées partout dans le monde. Et si, cette fois, c’était la vôtre qui remportait le cœur du jury ?