Le 16 mai 2025, la Garde nationale républicaine (GNR), en collaboration avec l’Autorité de sécurité alimentaire et économique (ASAE), a mené une opération de grande ampleur à Albufeira, au sud du Portugal. Objectif : contrôler des établissements dits « smartshops » suspectés de vendre des produits à base de cannabis en dehors du cadre légal. Bilan : plus de mille articles saisis, plusieurs personnes identifiées et une enquête judiciaire ouverte. Retour sur une affaire qui soulève de vives inquiétudes dans l’Algarve.
Des produits en vente libre aux effets dangereux
Une vague d’urgences médicales
L’intervention de la GNR s’inscrit dans un contexte tendu, marqué par la recrudescence de cas d’intoxications liées à la consommation de produits vendus dans ces boutiques. Selon le capitaine Carlos Fausto, pas moins de dix cas d’urgence médicale ont été signalés à Albufeira au cours des dernières semaines, parmi lesquels celui d’une adolescente de 17 ans tombée dans le coma.
Les symptômes décrits sont alarmants : pertes de conscience, états d’euphorie, léthargie extrême voire coma. Tous ces cas auraient un point commun : la consommation de produits psychoactifs achetés dans deux smartshops locaux. La présence de THC (tétrahydrocannabinol), principal composant psychoactif du cannabis, y aurait été détectée hors des seuils tolérés.
Un débordement du cadre légal
Si la commercialisation de produits dérivés du chanvre est encadrée au Portugal comme en Europe, cette réglementation est stricte : taux de THC inférieur à 0,2 %, traçabilité des produits, et usage non récréatif. Or, les contrôles effectués par les autorités ont révélé de nombreux manquements. Des « préparations de plantes » destinées à être fumées ou ingérées contenaient des taux de THC bien supérieurs aux normes, exposant les consommateurs à des risques graves pour la santé.
Une opération coup de poing aux répercussions judiciaires

Plus de 2 300 produits saisis
La descente des forces de l’ordre a permis de saisir un volume impressionnant de produits : 546 sachets de marijuana (511 doses), 406 cigarettes pré-roulées, 107 emballages de haschich (290 doses) et 38 vaporettes contenant du THC. Au total, ce sont plus de 1 000 articles récupérés rien que pour cette opération du 16 mai. D’autres perquisitions ont porté le nombre final d’articles saisis à plus de 2 300, selon les autorités locales.
Des poursuites à venir
Trois hommes âgés de 25 à 63 ans et une femme de 37 ans ont été identifiés et entendus par la GNR. Leur implication exacte devra être établie dans les semaines à venir. L’ensemble des faits a déjà été transmis au tribunal judiciaire d’Albufeira. La GNR prévient que ces opérations de vérification se poursuivront dans l’Algarve, en particulier dans les zones touristiques.
Une réglementation à renforcer ?
Cette affaire relance le débat sur la législation entourant les produits issus du chanvre au Portugal. Si le cannabis reste illégal en usage récréatif, la prolifération des « smartshops » et des produits hybrides interroge sur les zones grises du cadre juridique. Pour les autorités, l’enjeu est double : protéger la santé publique et éviter que les vitrines touristiques de l’Algarve ne deviennent les laboratoires incontrôlés de substances dangereuses.