Certaines vérités sur Lisbonne semblent acquises, mais elles restent mystérieuses pour beaucoup. Des anecdotes historiques aux détails inattendus de la vie quotidienne, chaque coin de la capitale cache des histoires qui intriguent. Lisbonne, l’une des plus anciennes capitales d’Europe, continue de surprendre par son passé et ses traditions uniques. Découvrez ces 15 questions étonnantes, accompagnées de réponses qui dévoilent des facettes parfois méconnues de la ville.
Pourquoi les éboueurs sont-ils appelés « almeidas » ?
L’origine de ce terme est loin d’être imaginaire. Les premiers éboueurs de Lisbonne étaient issus d’Almeida, une localité située dans la région de Guarda. Avec le temps, ce surnom s’est imposé, au point d’être encore largement utilisé aujourd’hui. Pourtant, bon nombre de Lisboètes ignorent encore cette origine historique.
Pourquoi y a-t-il un arc au milieu de la Praça de Espanha ?

L’arc que l’on observe aujourd’hui dans la Praça de Espanha (Arco de São Bento) faisait autrefois partie de l’aqueduc des Águas Livres et se situait initialement dans la Rua de São Bento. Lors de rénovations en 1938, il fut démonté et abandonné à cet endroit. Ce n’est qu’en 1998, après 60 ans d’oubli, qu’il retrouva sa structure originale et fut réinstallé à sa place actuelle, symbolisant l’histoire technique et architecturale de Lisbonne.
Est-il vraiment interdit de nourrir les pigeons à Lisbonne ?
Oui, cette interdiction existe bel et bien. Selon le règlement sur les déchets solides (article 60, paragraphe 1 1), il est interdit de nourrir les pigeons. Cette règle surprenante est liée au maïs contraceptif distribué dans la ville pour contrôler leur population. Si les pigeons sont nourris par d’autres sources, ils délaissent ce maïs essentiel, rendant ainsi les efforts de régulation inefficaces.
Combien gagne le maire de Lisbonne ?

Le maire de Lisbonne, tout comme celui de Porto, touche un salaire équivalent à 55 % de celui du président de la République, soit 3986,50 euros + 1222,07 € par mois (salaire brut + frais de représentation) 2. Cette rémunération est calculée en fonction du nombre d’électeurs de la municipalité, une méthode uniforme appliquée à toutes les villes du pays
Quelle est la rue la plus courte de Lisbonne ?
La Rua da Betesga détient ce titre honorifique avec ses modestes 10 mètres de longueur. Ce détail a donné naissance à l’expression populaire « meter o Rossio na rua da Betesga » (mettre le Rossio dans la Rua da Betesga), signifiant tenter de faire tenir quelque chose de grand dans un espace réduit
« meter o Rossio na rua da Betesga »
Pourquoi le corbeau est-il le symbole de Lisbonne ?

Cette tradition remonte à l’époque du roi Afonso Henriques, lorsque les reliques de saint Vincent furent transportées à Lisbonne. Durant ce voyage, deux corbeaux accompagnèrent et protégèrent le bateau, une fidélité qui marqua les esprits. Depuis, le corbeau est devenu l’emblème de la ville, en hommage à ce saint considéré comme son protecteur.
Bugio a-t-il encore un gardien de phare ?

Non, le phare du Forte de São Vicente do Bugio, devenu automatique en 1981, n’est plus habité depuis 1982. Ce lieu emblématique reste toutefois un point de repère pour les navigateurs.
Quel est le pied droit du cheval du roi José ?
Pour prendre son sens la question doit-être traduite en portugais : « Qual é a pata direita do cavalo de D. José« . C’est une subtile question de perspective et de jeu de mots. Le pied droit du cheval de la statue, situé sur la Praça do Comércio, est plié. Par conséquent, le pied « droit » encore au sol est… le gauche. Une anecdote qui amuse les locaux et intrigue les visiteurs.
La statue du Rossio représente-t-elle un empereur mexicain ?

C’est une légende tenace mais infondée. Selon le mythe, la statue de Pedro IV aurait été initialement sculptée pour représenter Maximilien du Mexique. Cependant, aucun document historique ne vient corroborer cette théorie, qui relève davantage du folklore que de la réalité.
Où se trouvait le 1er périphérique de Lisbonne ?
Au XIXe siècle, le premier périphérique entourait la ville, délimitant ses frontières à l’époque. Il débutait au Largo de Alcântara, passait par la Rua D. Carlos, la Rua Marquês de Fronteira, Duque de Ávila, la Praça do Chile, puis montait par Morais Soares pour redescendre jusqu’à Santa Apolónia. Aujourd’hui, cette limite historique est largement dépassée, laissant place à un second périphérique plus moderne.
Combien de temps ont duré les travaux de Santa Engrácia ?

Santa Engrácia est entrée dans l’histoire pour ses 284 années de construction, entre 1682 et 1966. Cette durée exceptionnelle a inspiré l’expression portugaise « como as obras de Santa Engrácia » (comme les travaux de Santa Engrácia), employée pour désigner des projets interminables.
Pourquoi les habitants de Lisbonne sont-ils surnommés « alfacinhas » ?
Ce surnom trouverait son origine dans les plantations de laitue (alface en portugais – le mot est d’origine arabe) qui proliféraient à Lisbonne sous l’occupation maure. Ce légume a marqué la ville au point de devenir une métaphore affectueuse pour ses habitants.
Lisbonne compte-t-elle réellement 7 collines ?

Le mythe des sept collines a été popularisé par Frei Nicolau de Oliveira au XVIIe siècle pour rapprocher Lisbonne de Rome. Cependant, selon les experts, la ville ne compte réellement que 5 collines. En voyant la ville depuis un bateau, le frère Nicolau les a nommées : Castelo, São Vicente, São Roque, Santo André, Santa Catarina, Chagas et Sant’Ana. Curieusement, la colline de Graça, la plus haute, n’a pas été incluse dans la liste, car, de ce point de vue, elle était masquée par lcelle du château.
D’où vient le nom du Chiado ?
Le Chiado est une place pittoresque située dans le quartier de Baixa. L’origine de son nom reste incertaine, mais plusieurs théories existent. Selon certains, il tirerait son nom du grincement des roues des charrettes qui y passaient autrefois. Pour d’autres, il viendrait du surnom du poète du XVIe siècle António Ribeiro, connu sous le nom de Chiado, dont une statue orne aujourd’hui la place. Une dernière hypothèse suggère que le nom serait lié au surnom de Gaspar Dias, un tavernier du XVIe siècle, propriétaire d’un établissement situé en face du Convento do Espírito Santo, devenu plus tard le Palácio Barcelinhos, et aujourd’hui les Armazéns do Chiado.
Pourquoi l’emblème du Benfica contient-il une roue de bicyclette ?

Peu de gens ont remarqué cette particularité de l’emblème du club, mais elle est bien présente. Son origine remonte aux premières années du terrain de jeu situé à la Quinta da Feiteira. À cette époque, le club manquait de moyens financiers, et de nombreux joueurs partirent jouer pour le Sporting. Cela conduisit à une fusion entre le Sport Lisboa et le Grupo Sport Benfica, dont l’activité principale était le cyclisme. C’est ainsi que l’emblème actuel, avec la roue de bicyclette, et le nom Sport Lisboa e Benfica virent le jour.
Lisbonne est une ville aux mille facettes, où l’histoire, la culture et les traditions se mêlent pour offrir un charme unique. Derrière ses collines emblématiques, ses ruelles pavées et son atmosphère lumineuse, se cachent des anecdotes étonnantes qui enrichissent notre regard sur la capitale portugaise. Ces 15 curiosités nous rappellent qu’au-delà des cartes postales et des clichés, Lisbonne est une ville vivante, façonnée par des siècles d’histoires et de légendes.
Alors, que vous soyez de passage ou résident curieux, prenez le temps de plonger dans ces récits, d’observer les détails, et de poser vos propres questions. Car Lisbonne, dans toute sa beauté énigmatique, n’a jamais fini de révéler ses secrets.
- « fornecer qualquer tipo de alimento nas vias e outros espaços públicos ou ainda que em espaços privados, suscetível de atrair animais errantes, selvagens ou que vivem em estado semidoméstico no meio urbano, causando insalubridade na via pública » ↩︎
- Pour en savoir plus sur les salaires des maires : https://www.aedrel.org/municipios/remuneracao-presidentes-cm/ ↩︎