Canicule : qu’est-ce que la « température ressentie » ?

temperature ressentie

Alors qu’une nouvelle vague de chaleur frappe le Portugal, avec des températures pouvant atteindre jusqu’à 43 °C dans certaines régions de l’Alentejo ou de l’intérieur centre, une notion revient dans les bulletins météo et les alertes : la température ressentie. Plus qu’un chiffre, c’est un indicateur précieux pour comprendre à quel point les conditions climatiques peuvent être éprouvantes pour le corps humain. Mais de quoi s’agit-il exactement ? Et pourquoi peut-elle être bien différente de la température indiquée par les thermomètres ?

Une donnée influencée par le vent et l’humidité

Contrairement à ce que l’on pourrait croire, la température ressentie n’est pas une simple lecture du thermomètre. Elle correspond à une valeur calculée prenant en compte divers paramètres environnementaux : vent, humidité, ensoleillement, mais aussi l’état du sol ou la configuration urbaine. À Lisbonne, un promeneur dans une ruelle à l’ombre n’aura pas du tout la même sensation thermique qu’un touriste dans une file d’attente en plein soleil à Évora.

Pour une température réelle de 36 °C, le ressenti peut grimper à 45 ou 48 °C si l’humidité dépasse 60 %

En été, le facteur le plus déterminant reste l’humidité de l’air. Plus elle est élevée, plus le corps peine à se refroidir par la transpiration. Ainsi, pour une température réelle de 36 °C, le ressenti peut grimper à 45 ou 48 °C si l’humidité dépasse 60 %. C’est ce phénomène qui transforme certaines journées estivales à Porto ou Leiria en véritables épreuves physiques, même sans records thermométriques apparents.

Inversement, en hiver, c’est le vent qui domine : il accentue la sensation de froid en facilitant la perte de chaleur corporelle. Ce que l’on ressent alors n’est pas une baisse de température réelle, mais bien une dissipation plus rapide de notre chaleur interne. Sur les hauteurs de la Serra da Estrela, une température de –5 °C peut ainsi être perçue comme –15 °C lorsqu’un vent de 40 km/h souffle en rafales.

Une formule mathématique… et des limites

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La température ressentie repose sur des formules scientifiques utilisées par les services météorologiques. Pour le froid, on parle d’indice de refroidissement éolien, tandis que pour la chaleur, on utilise l’indice humidex. Ces indicateurs combinent deux données : la température de l’air et soit la vitesse du vent (en cas de froid), soit le taux d’humidité (en cas de chaleur).

Des différences d’un endroit à l’autre

En milieu urbain portugais, les disparités peuvent être saisissantes. Entre le bitume surchauffé d’une avenue à Faro et la fraîcheur relative d’un jardin arboré à Coimbra, l’écart de ressenti peut aller jusqu’à 7 ou 8 degrés. Cette variabilité rend difficile la cartographie précise du ressenti thermique, qui dépend aussi de facteurs microclimatiques comme l’exposition au soleil ou la ventilation naturelle.

C’est pourquoi les météorologues insistent sur le fait que la température ressentie est une indication locale et subjective. Deux personnes situées à quelques dizaines de mètres l’une de l’autre peuvent ne pas percevoir la même chose. Cela explique également pourquoi les autorités multiplient les conseils de prévention à l’échelle locale, voire quartier par quartier dans certaines grandes villes.

Des exemples concrets et des situations extrêmes

Lors des vagues de chaleur précédentes, certaines zones comme Beja ou Moura ont connu des pics ressentis à près de 50 °C, alors que la température réelle ne dépassait pas 42 °C. Dans les plaines humides du bas Alentejo, l’air saturé d’humidité a amplifié l’inconfort. À l’inverse, dans le nord-est montagneux, l’air plus sec a permis un ressenti plus proche de la réalité mesurée.

En hiver, des températures ressenties de –10 °C ne sont pas rares dans les montagnes de Trás-os-Montes, alors que le thermomètre affiche –2 ou –3 °C. L’effet du vent y est particulièrement marqué, ce qui oblige les randonneurs à s’équiper en conséquence, avec des vêtements coupe-vent et des couches thermiques efficaces.

Dans tous les cas, la température ressentie ne doit pas être interprétée comme une mesure absolue. C’est un outil destiné à mieux comprendre l’impact physiologique des conditions météo sur notre organisme, et à adapter nos comportements en conséquence.

Pourquoi cela compte en cas de canicule

En contexte de forte chaleur, comme celle qui touche actuellement le Portugal, la température ressentie devient un indicateur de santé publique. Car c’est elle qui conditionne notre tolérance au stress thermique, surtout chez les plus vulnérables : personnes âgées, enfants, malades chroniques, travailleurs en extérieur. Les autorités sanitaires portugaises utilisent cette donnée pour déclencher des alertes, adapter les horaires d’activités physiques ou orienter l’ouverture de refuges climatisés.

Ce que cela change pour les habitants

Comprendre la différence entre température réelle et température ressentie permet à chacun d’ajuster ses comportements : s’habiller plus légèrement, éviter les heures les plus chaudes, bien s’hydrater, utiliser des ventilateurs ou climatisations de manière plus efficace. Dans les zones urbaines, cela incite aussi à repenser l’aménagement des villes : plus de végétation, de zones d’ombre, et moins de surfaces asphaltées.

Les autorités locales, quant à elles, peuvent adapter les messages d’alerte et les plans d’urgence non seulement sur la base des températures mesurées, mais aussi des ressentis attendus. C’est une donnée stratégique pour éviter les coups de chaleur, malaises ou surmortalité liée aux canicules.

Tableau récapitulatif : température réelle vs ressentie

Température réelle (°C)Humidité (%)Température ressentie estiméeCommentaire
363040 °CChaleur sèche, plus tolérable
366048 °CInconfort maximal
100 °C avec vent à 50 km/hFroid amplifié par le vent

Un indice à surveiller dans les bulletins météo

Désormais, les bulletins de l’IPMA (Instituto Português do Mar e da Atmosfera) incluent régulièrement la notion de température ressentie, surtout en période de canicule ou de gel intense. Cet indicateur sera de plus en plus crucial dans un contexte de dérèglement climatique où les extrêmes deviennent la norme.

Face aux records de chaleur attendus dans certaines régions du pays, il est essentiel que la population soit bien informée des risques réels, au-delà du chiffre affiché sur les écrans. Car c’est bien la sensation du corps, et non celle du thermomètre, qui dicte nos limites physiologiques.

Une variable essentielle…

La température ressentie n’est pas un gadget météorologique. C’est une variable essentielle pour comprendre notre environnement climatique et y adapter notre quotidien, notre santé et notre mode de vie. En période de canicule, cette donnée peut faire la différence entre un simple inconfort… et un véritable danger. Au Portugal comme ailleurs, la surveiller de près est une précaution devenue indispensable.

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