André Ventura envisage de retirer sa candidature présidentielle

André Ventura envisage de retirer sa candidature présidentielle

Le leader du parti Chega, André Ventura, a déclaré ce jeudi qu’il pourrait retirer sa candidature à l’élection présidentielle de 2026. Selon lui, la **situation politique actuelle a évolué**, et sa priorité demeure les élections législatives à venir. Cette annonce marque un tournant stratégique pour Chega, un parti d’extrême droite qui cherche à renforcer sa présence au parlement.

Un contexte politique en pleine mutation

Lors d’une déclaration à l’Assemblée de la République, André Ventura a reconnu que le calendrier politique avait changé, ce qui remet en question sa participation à l’élection présidentielle. Il a souligné que son rôle en tant que tête de liste de Chega aux élections législatives est désormais sa priorité absolue :

« Le contexte est autre, et ma responsabilité première et majeure en tant que leader du parti est d’être en première ligne des élections législatives. »

Ventura a indiqué qu’il se réunira avec les instances dirigeantes de Chega la semaine prochaine afin de prendre une décision définitive avant le Conseil National du parti, prévu pour le 16 mars.

Un enjeu stratégique pour Chega

Selon Ventura, l’objectif principal de son parti est de transformer le pays à travers sa représentation parlementaire. Il estime que la priorité absolue doit être l’obtention d’un poids suffisant au parlement pour influencer les décisions politiques :

  • Renforcer la présence de Chega au sein de l’Assemblée.
  • Profiter du climat d’incertitude politique actuel pour capitaliser sur les élections législatives.
  • Défendre une ligne dure contre le gouvernement actuel, qu’il considère comme instable.

Opposition à la motion de confiance du gouvernement

Ventura a également confirmé que son parti voterait contre la motion de confiance du gouvernement, estimant que le Premier ministre actuel « n’a plus les conditions nécessaires pour gouverner » et qu’il doit être remplacé.

« Si le Premier ministre ne démissionne pas, ce sera au peuple portugais de lui montrer la porte. »

Le leader de Chega a salué la décision du Président de la République, Marcelo Rebelo de Sousa, de ne pas prolonger la crise politique en cours, insistant sur la nécessité de nouvelles élections.

Chega et les tensions internes : une mainmise incontestée de Ventura

Si la question de la candidature présidentielle est au cœur de l’actualité politique, les débats internes au sein de Chega prennent également une ampleur grandissante. André Ventura, qui dirige le parti d’une main de fer depuis sa création, a catégoriquement rejeté toute idée de changement de leadership.

Un parti construit autour d’un homme

Ventura a toujours été la figure centrale de Chega, à tel point que l’identité du parti semble indissociable de son leader. Depuis ses débuts en 2019, il a imposé une ligne autoritaire et populiste, s’appuyant sur des thèmes clivants comme l’immigration, la criminalité et la défiance envers les élites politiques. Ce positionnement lui a permis de capter une part de l’électorat mécontent des partis traditionnels, mais il a aussi contribué à structurer un parti ultra-personnalisé, où la contestation interne est quasi inexistante.

Des tensions de fond au sein de Chega

Malgré cette apparente unanimité, des tensions existent en coulisses. Certains cadres du parti, notamment des élus locaux et régionaux, souhaiteraient une ouverture plus large et une structuration plus solide de Chega, afin d’éviter que le parti ne repose uniquement sur la figure de Ventura. Cependant, ces dissensions restent contenues, en raison de la forte emprise du leader sur l’appareil du parti et de son contrôle strict des instances dirigeantes.

De plus, les critiques externes et internes sur la radicalité du discours de Ventura posent une question essentielle : Chega doit-il continuer à incarner une opposition systématique et radicale, ou chercher à se normaliser pour séduire un électorat plus large ? Ce débat stratégique demeure latent, mais Ventura semble pour l’instant fermement opposé à toute évolution vers un parti plus modéré.

Un verrouillage du leadership

En affirmant que « Chega n’est pas prêt à changer de dirigeant« , Ventura met fin aux spéculations sur une éventuelle réorganisation du parti. Ce verrouillage s’inscrit dans une logique de stabilité et de contrôle, permettant au leader de maintenir une ligne dure sans concession.

Toutefois, cette stratégie comporte des risques à long terme : Chega pourrait-il survivre politiquement sans Ventura ? L’absence d’une structure forte et d’un leadership alternatif pose la question de la pérennité du parti au-delà de la figure de son fondateur. Pour l’instant, cette interrogation demeure théorique, mais elle pourrait devenir un enjeu central dans les prochaines années, surtout si Ventura devait un jour quitter la scène politique.

Une critique des réformes administratives

Lors de son allocution, André Ventura a également réagi à la confirmation parlementaire du rétablissement de 302 freguesias (circonscriptions locales) supprimées lors de la réforme administrative de 2013. Alors qu’en janvier, son parti s’était abstenu lors du vote, il s’est cette fois-ci positionné fermement contre :

« Cette décision, prise à quelques mois des élections locales, n’est que du calcul politique et une atteinte au Président de la République. »

Pour Ventura, cette décision représente une tentative des partis traditionnels d’utiliser l’administration territoriale à des fins électorales.

Les prochaines étapes pour André Ventura

Alors que Chega cherche à consolider son influence, les prochaines semaines seront décisives pour Ventura :

  • Il devra confirmer ou non son retrait de la course présidentielle.
  • Son parti devra préparer les élections législatives en structurant son programme et en mobilisant ses électeurs.
  • Il devra clarifier sa stratégie face à l’instabilité politique actuelle, notamment vis-à-vis du PS et du PSD.

Pour conclure

En repoussant une éventuelle candidature présidentielle, André Ventura fait un pari stratégique : il privilégie un renforcement parlementaire plutôt qu’une course présidentielle incertaine. Son discours marque un changement de cap pour Chega, qui se concentre désormais sur les élections législatives comme principal levier de transformation politique. Les jours à venir seront déterminants pour savoir si cette décision sera définitive et comment elle impactera le paysage politique portugais.


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