Alerte à Coimbra : le moustique tigre s’installe au centre du Portugal

Moustique tigre

Le spectre de la dengue, du Zika et du chikungunya s’approche un peu plus du centre du Portugal. Les autorités sanitaires de Coimbra ont confirmé la détection du moustique tigre (Aedes albopictus) à Condeixa-a-Nova, une commune paisible à une quinzaine de kilomètres au sud de la ville universitaire. Cette découverte, rapportée par l’Unité locale de santé (ULS) de Coimbra, suscite une vigilance accrue : ce petit insecte rayé, originaire d’Asie, est désormais considéré comme l’un des vecteurs de maladies virales les plus surveillés d’Europe.

Un signal d’alerte pour la santé publique

Dans un communiqué adressé à l’agence Lusa, l’ULS 1 a appelé la population à adopter sans délai des mesures de prévention pour freiner la prolifération de l’espèce. La consigne est claire : supprimer toutes les eaux stagnantes, qu’elles proviennent de pots de fleurs, de seaux, de barils ou de simples coupelles. Car le moustique tigre, plus petit et plus résistant que les espèces locales européennes, ne pond pas ses œufs dans les marais, mais dans les moindres recoins d’eau domestique. Quelques millimètres d’humidité lui suffisent pour prospérer.

La consigne est claire : supprimer toutes les eaux stagnantes

Les habitants sont également invités à nettoyer régulièrement les gouttières et les drains, à couvrir les citernes et les puits, et à entretenir les piscines, même en hiver. Changer l’eau des fontaines ou des gamelles d’animaux une fois par semaine peut sembler anodin, mais ces gestes réduisent considérablement le risque de reproduction du moustique. Les autorités insistent également sur la bonne gestion des déchets : canettes, plastiques et pneus usagés peuvent devenir des nids larvaires insoupçonnés.

Un risque connu, désormais localisé

La présence du moustique tigre n’est pas une découverte inédite au Portugal, mais sa progression est préoccupante. Introduit sur le continent en 2017 à Penafiel, puis repéré dans l’Algarve et l’Alentejo, il a été récemment signalé à Covilhã (Castelo Branco). La détection à Condeixa confirme son installation durable sur le territoire, désormais classée niveau de risque 1 (jaune) selon le Plan national de prévention et de contrôle des maladies vectorielles. Ce niveau indique la présence de moustiques sans cas humains déclarés, mais nécessite un suivi intensif.

Le moustique tigre se distingue par ses rayures noires et blanches caractéristiques et sa capacité à piquer de jour, souvent au niveau des jambes et des chevilles. Outre la gêne immédiate, il représente une menace sanitaire potentielle : dans plusieurs régions du sud de l’Europe, dont l’Italie et la France, il a déjà été responsable de foyers de dengue autochtones. Le Portugal, jusqu’à présent épargné, se prépare à éviter ce scénario.

La vigilance citoyenne comme première barrière

L’ULS de Coimbra encourage le public à renforcer sa protection individuelle, notamment par l’usage de répulsifs à base de DEET, picaridine ou IR3535, le port de vêtements longs au lever et au coucher du soleil, ainsi que l’installation de moustiquaires aux fenêtres. L’organisme recommande aussi le téléchargement de l’application Mosquito Alert 2, un outil collaboratif permettant à chacun de signaler la présence de moustiques suspects, contribuant ainsi à la cartographie nationale des risques.

En cas de symptômes évocateurs : fièvre soudaine, douleurs articulaires, éruption cutanée, les autorités rappellent que tout diagnostic de dengue, Zika ou chikungunya doit être notifié sans délai au Système national de surveillance épidémiologique (SINAVE) 3. Cette traçabilité permet d’agir rapidement et d’éviter la propagation silencieuse des infections.

Un équilibre fragile entre climat et santé

Pour les chercheurs en santé environnementale, la progression du moustique tigre n’est pas seulement un fait biologique, mais un signal climatique. L’augmentation des températures, les hivers plus doux et les pluies irrégulières créent des conditions idéales pour son expansion. L’espèce, jadis confinée aux zones tropicales, s’adapte désormais aux climats tempérés, une évolution qui redessine la carte sanitaire du continent européen.

À Condeixa-a-Nova, les habitants apprennent donc à conjuguer la douceur de vivre portugaise avec une vigilance quotidienne. Entre les murs blanchis à la chaux et les oliviers, le bruissement familier des insectes prend un autre sens : celui d’un avertissement discret, mais pressant. Le moustique tigre, invisible messager du réchauffement global, rappelle que la santé publique commence souvent par un simple geste, vider une coupelle d’eau.

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