Alors que la saison estivale bat son plein, l’Institut portugais de la mer et de l’atmosphère (IPMA) vient de publier son bulletin de prévision saisonnière pour les mois de juillet à septembre 2025. Réalisé à partir des données du Copernicus Climate Change Service (C3S), ce document présente les tendances générales pour l’ensemble du territoire portugais, continent et régions autonomes inclus. Si ces prévisions ne permettent pas de détailler les conditions exactes jour par jour, elles offrent des indications précieuses sur ce que pourrait réserver la saison estivale.
Des températures plus élevées que la normale
Selon l’IPMA 1, l’été 2025 devrait être marqué par une anomalie positive de température sur la majorité du territoire portugais. En moyenne, les températures pourraient être supérieures de 0,5 à 1°C par rapport aux normales saisonnières sur le continent, mais aussi sur les archipels de Madère et des Açores.
Une exception notable est attendue dans le sud du Portugal continental, notamment le long de la côte de l’Algarve, où l’anomalie serait légèrement plus modérée, entre +0,25 et +0,5°C, en particulier au mois de juillet. Cette relative stabilité pourrait offrir un léger répit aux habitants et touristes dans une région fréquemment exposée aux vagues de chaleur.
Pas de signal significatif côté précipitations
Concernant la précipitation totale mensuelle, les modèles n’indiquent pas d’anomalie significative pour les trois mois d’été. Cela signifie qu’il n’y a pas de tendance claire vers un été plus sec ou plus humide que la normale. Dans un contexte où les sécheresses estivales deviennent récurrentes, cette incertitude mérite d’être soulignée.
Les épisodes de pluie resteront donc très localisés et difficilement anticipables à l’avance, confirmant que les prévisions saisonnières ne permettent pas de détailler les événements météorologiques ponctuels, mais bien de dégager des tendances globales.
Un été 2025 probablement plus chaud que la normale, sans excès majeurs côté pluie : les modèles anticipent des températures légèrement supérieures aux moyennes de saison, et aucune tendance nette en matière de précipitations.
En résumé : un été chaud, possiblement sec, mais sans scénario extrême annoncé pour le moment.
Comment fonctionnent les prévisions saisonnières ?
Les prévisions publiées par l’IPMA s’appuient sur un système multi-modèle mis en place par le C3S 2. Concrètement, cela signifie que plusieurs modèles de prévision climatique (notamment ceux de l’ECMWF 3, de Météo-France 4, du Met Office britannique 5, du DWD allemand 6 ou encore du NCEP américain 7) sont combinés pour produire une prévision moyenne plus fiable.
Chaque modèle a ses propres approximations et erreurs. En les combinant, on réduit les incertitudes liées aux erreurs individuelles et on obtient un signal plus robuste. Ces données sont ensuite traitées et analysées par les météorologistes de l’IPMA pour produire les cartes et bulletins réguliers.
Les limites de ces prévisions à long terme
Contrairement aux prévisions météorologiques classiques qui prédisent le temps sur quelques jours, les prévisions saisonnières cherchent à détecter des tendances à l’échelle mensuelle ou saisonnière. Elles sont influencées par des éléments de l’environnement terrestre dont l’évolution est plus lente, comme la température de l’océan, la couverture neigeuse ou encore les conditions de la stratosphère.
Mais même les meilleurs modèles ont leurs faiblesses. Les signaux restent souvent faibles et les marges d’erreur importantes. Par exemple, une anomalie de +0,5°C sur trois mois peut être imperceptible au quotidien. Il est donc crucial de comprendre que ces prévisions n’ont pas vocation à décrire un jour spécifique, mais plutôt à orienter les décideurs et les citoyens sur l’évolution possible du climat à court terme.
Un outil précieux pour anticiper les risques
Malgré leurs limites, les prévisions saisonnières sont de plus en plus utilisées dans les secteurs sensibles au climat : agriculture, gestion des ressources en eau, énergie, tourisme. Elles permettent d’anticiper, de manière probabiliste, certains risques comme les canicules, les périodes de sécheresse ou les pics de consommation énergétique.
Pour les citoyens, elles constituent aussi un repère. Savoir qu’un été plus chaud que la normale est probable peut orienter les choix de vacances, les précautions à prendre ou simplement nourrir une réflexion sur l’évolution du climat au Portugal.
Des mises à jour mensuelles à suivre
Le bulletin de prévision saisonnière est mis à jour tous les mois, autour du 10. Il couvre les six mois suivants, mais seuls les trois premiers sont analysés en détail. Pour les mois d’août et septembre, les prochaines versions pourront affiner les estimations présentées ici.
Pour consulter ces prévisions, rendez-vous sur le site de l’IPMA (prévisions détaillées ici) ou celui du Copernicus Climate Change Service 8. L’information climatique est un bien commun, utile à chacun, à condition de bien en comprendre les enjeux et les limites.
Un été 2025 plus chaud, donc, mais pas nécessairement plus sec. Une incertitude météorologique que seule la réalité de terrain viendra confirmer ou non.
- IPMA : https://www.ipma.pt/opencms/pt/index.html ↩︎
- C3S : https://climate.copernicus.eu/charts/packages/c3s_seasonal/ ↩︎
- ECMWF : https://www.ecmwf.int/ ↩︎
- Météo-France : https://meteofrance.com/actualites-et-dossiers/modeles-prevision-meteo ↩︎
- Met Office : https://www.metoffice.gov.uk/ ↩︎
- DWD : https://www.dwd.de/EN/research/weatherforecasting/num_modelling/01_num_weather_prediction_modells/num_weather_prediction_models_node.html ↩︎
- NCEP : https://mag.ncep.noaa.gov/model-guidance-model-area.php ↩︎
- Copernicus Climate Change Service : https://climate.copernicus.eu/ ↩︎







